L’enquête, ouverte en novembre 2015, a permis de mettre au jour un trafic d’alevins d’anguilles estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros, entre la Loire-Atlantique et le Pays basque espagnol, précise un communiqué de la gendarmerie.
Plusieurs livraisons illégales ont été identifiées entre février et avril, avec à chaque voyage 100 à 150 kilos de civelles transportées pour un prix au kilo variant de 200 à 300 euros, explique la gendarmerie.
Neuf personnes ont été arrêtées au cours de deux opérations judiciaires. La gérante d’une société, son conjoint et le fils de ce dernier, soupçonnés d’avoir acheté des civelles illégalement à des pêcheurs professionnels et à des braconniers appartenant à la communauté des gens du voyage pour ensuite les revendre principalement en Espagne, ont d’abord été interpellés le 19 avril, puis mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
Mardi, ce sont quelque 140 gendarmes qui ont été mobilisés pour procéder à l’interpellation de six personnes âgées de 26 à 65 ans, dont cinq membres d’une même famille, braconniers et pêcheurs professionnels spécialisés dans la pêche de la civelle.
Cinq d’entre eux ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire pour trafic d’espèces protégées en bande organisée, travail dissimulé et blanchiment, et sont convoqués le 28 juin devant le tribunal correctionnel de Nantes.
Les perquisitions menées dans le cadre de cette enquête ont permis de saisir plus de 645.000 euros d’avoirs criminels, « la plus importante saisie jamais réalisée en France par la gendarmerie dans ce domaine », indique le communiqué.
Au total, une dizaine de véhicules, dont des Porsche et Mercedes, un bateau de plaisance, des bijoux, plus de 300.000 euros en numéraire et sur les comptes bancaires des suspects, ainsi que 124 kg d’anguilles et 2,6 kg de civelles ont été saisis par le groupement de gendarmerie départementale de la Loire Atlantique, le groupe d’intervention régionale de Nantes, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), et la gendarmerie maritime, cosaisis de l’enquête.
Très réglementée, la pêche de la civelle, ou pibale, nécessite une licence spécifique et est soumise à des quotas. Sa vente hors de l’Union européenne est interdite alors qu’il existe une très forte demande en Asie.