« Le site en ligne du journal a été la cible d’un piratage à 9h20 jeudi matin (6h20 GMT) par des groupes hostiles, extérieurs au Royaume », a indiqué Al-Watan dans un communiqué obtenu par l’AFP.
« Ils ont été en mesure de contrôler le site pendant quelques temps et ont publié de fausses informations » y compris une fausse déclaration du prince héritier du royaume Mohammed ben Nayef, a précisé le journal.
Le prince a été cité affirmant que l’intervention de la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite au Yémen avait duré plus longtemps que prévu, des propos ne « reposant sur aucune réalité ». Les hackeurs ont intentionnellement « publié des mensonges », affirme Al-Watan.
L’Arabie saoudite dirige depuis mars 2015 une coalition militaire arabe intervenue au Yémen pour soutenir le président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis, alliés aux partisans de l’ancien président déchu Ali Abdallah Saleh et accusés de liens avec l’Iran.
Une trêve fragile est en vigueur depuis près de deux mois tandis que l’ONU a entamé des pourparlers avec les rebelles et le gouvernement saoudien au Koweït.
L’information publiée sur le site du journal a été reprise par un certain nombre de sites d’information arabe proche du mouvement chiite iranien, grand rival de l’Arabie saoudite dans la région.
Al-Watan, basé à Abha dans le sud de l’Arabie, est un quotidien privé lié à un membre de la famille royale.
Les techniciens du journal ont pu reprendre le contrôle du site après « ce crime », ajoute Al-Watan.
Ryad a rompu ses liens diplomatiques avec Téhéran après que des manifestants iraniens eurent endommagé des missions diplomatiques saoudiennes, dont l’ambassade à Téhéran, pour protester contre l’exécution par le régime saoudien d’un opposant et dignitaire religieux chiite.
Dans leur dernier différend, les deux pays n’ont pas réussi à trouver un accord sur le pèlerinage des fidèles iraniens à La Mecque cette année.
Au précédent grand pèlerinage en septembre 2015, quelque 60.000 Iraniens s’étaient rendus à la Mecque. Une gigantesque bousculade avait fait 2.300 morts dont 464 Iraniens.
La compagnie pétrolière publique Aramco a été la cible d’un piratage il y a 4 ans, les services de renseignements américains y voyaient un lien avec l’Iran.
Dans une autre affaire, Téhéran a démenti il y a un mois tout soutien à des pirates informatiques iraniens inculpés par la justice américaine d’avoir visé un barrage hydraulique et des dizaines d’institutions financières aux Etats-Unis.