Les manifestants, venus notamment des quatre centrales à charbon encore en activité en France et des ports de Fos-Marseille, Le Havre et Nantes-Saint-Nazaire, se sont rassemblés en fin de matinée à Paris, à proximité du ministère de la Transition écologique et solidaire.
« Une délégation CGT a été reçue par les ministères de la Transition écologique et solidaire et des transports », ont indiqué plus tard les deux fédérations.
Un « délégué interministériel » va être « chargé de la problématique des fermetures des centrales à charbon mais sans moratoire. Une rencontre avec ce délégué est prévue la semaine prochaine », ont ajouté les fédérations CGT Énergie et Ports et docks dans un communiqué.
Parallèlement à la manifestation parisienne, les salariés des centrales à charbon et des ports étaient appelés à une grève de 24 heures, reconductible dans les centrales.
Le président Emmanuel Macron a confirmé fin novembre, en présentant les grandes orientations de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), l’arrêt en 2022 des quatre centrales à charbon encore en activité. Deux appartiennent à EDF, à Cordemais (Loire-Atlantique) et au Havre (Seine-Maritime), et deux au groupe allemand Uniper, à Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle).
La CGT Énergie avait aussitôt jugé « irresponsable » cette décision.
Dans une déclaration transmise à l’AFP, le ministère de la Transition écologique et solidaire assure qu’il mettra en oeuvre l’engagement présidentiel mais « en accompagnant chaque salarié et chaque territoire concernés ». Il appelle à la poursuite du dialogue avec les acteurs concernés, entreprises et syndicats.
Interrogé jeudi matin par l’AFP, Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Mines-Énergie, avait notamment souhaité la mise en oeuvre des « projets de transformation écologique » à base de biomasse qui existent à Cordemais et au Havre.
– « Équilibre du réseau électrique » –
Les centrales à charbon, « ce n’est pas le produit de nécessité qui pollue le plus » (« moins de 1% » des gaz à effet de serre, selon la CGT), avait ajouté M. Ménesplier, alors que leur rôle est central « dans l’équilibre du réseau électrique ».
Les deux fédérations mettent aussi en avant l’impact social, avec « 5.000 » emplois menacés dans les centrales et les activités directement liées (dockers, transporteurs…).
Dans le cadre de la grève, « il n’y a rien qui rentre et rien qui sort » des les trois ports concernés, avait précisé jeudi matin Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération CGT Ports et docks.
Ce syndicat s’oppose aussi à la stratégie du gouvernement pour les ports, qui prévoit la fusion d’ici à janvier 2021 des trois ports du Havre, de Rouen et de Paris dans un établissement public unique doté de trois implantations territoriales.
Au port de Nantes-Saint-Nazaire, l’ensemble des terminaux ont été bloqués jeudi entre 06H00 et 16H30 par environ 350 personnes, selon Pascal Pontac de la CGT du port. Le syndicat a appelé à fermer le port vendredi matin dans le cadre de la « grande journée d’action » organisée par la CGT au niveau national.
Mobilisation également à Rouen, où près de 200 manifestants – « très majoritairement » des militants CGT mais aussi quelques « gilets jaunes » – ont bloqué l’accès routier au port, et donc le dépôt de carburant terminal Rubis, de 06H00 à 16H00, selon la préfecture de Seine-Maritime.
Les manifestants ont aussi mené des actions symboliques ponctuelles, comme « le murage d’une entrée », a ajouté la préfecture.
Au Havre, du charbon a été déversé devant le siège du grand port maritime, a également indiqué la préfecture. La CGT prévoit de nouvelles actions vendredi matin « plutôt en direction d’usines agroalimentaires et de céréales », a-t-on précisé. Le gestionnaire du port havrais, Haropa, avait déclaré jeudi matin à l’AFP qu’il n’y avait pas de manutention sur le port.
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