Arguant de « négligence et de manquements clairs », M. Abdel Mahdi a adressé une lettre au président du Parlement dans laquelle il lui demande d’organiser un vote à l’Assemblée.
Seule cette dernière peut, à la majorité absolue, décider de ce limogeage, sur proposition du chef de gouvernement, selon la loi irakienne.
« Une enquête en cours prouve une mauvaise utilisation des fonds publics et un usage frauduleux de sa fonction », poursuit le message, diffusé par le bureau de M. Abdel Mahdi.
Nawfel Akoub, le gouverneur de la province de Ninive (nord), avait déjà subi vendredi l’ire des proches de victimes et habitants de Mossoul.
Lorsqu’il s’était rendu sur les lieux du drame, des protestataires avaient jeté des briques sur son convoi. Les manifestants dénonçaient « corruption » et « abandon » des autorités locales à l’encontre de Mossoul, reprise au groupe Etat islamique (EI) il y a moins de deux ans et toujours en attente de reconstruction.
Jeudi, journée fériée en raison de la Fête des Mères et du Nouvel An kurde en Irak, un bac transportant des familles vers un parc de loisirs s’était retourné sur le fleuve Tigre.
Les victimes, en majorité des femmes et des enfants, avaient sombré dans les flots, leur embarcation ayant chaviré en raison de sa surcharge et du haut niveau du fleuve en raison des fortes pluies.
Les habitants avaient aussitôt dénoncé un nouvel exemple des maux chroniques de l’Irak: corruption et incurie.