D’une capacité de plus de 200.000 tonnes, l’Ever Given s’était échoué le 23 mars bloquant la circulation sur le canal où passe près de 10% du commerce maritime mondial selon les experts.
Le blocage avait duré six jours. D’après l’Autorité du Canal de Suez (SCA), l’Egypte a perdu entre 12 millions de dollars (9,8 millions d’euros) et 15 millions de dollars par jour de fermeture.
La semaine dernière, un tribunal égyptien a confirmé l’immobilisation du navire, rejetant une plainte du propriétaire qui en réclamait la libération.
« Les négociations continuent avec les propriétaires mais elles sont au point mort », a déclaré M. Rabie, chef de la SCA.
« Nous avons baissé nos demandes d’environ 40% (…) et proposé des facilités » de paiement, a-t-il ajouté. Mais le propriétaire japonais Shoei Kisen « nous parle de 150 millions de dollars », un montant « dérisoire ».
Initialement, Le Caire avait réclamé 916 millions de dollars, avant de baisser le montant à 600 puis 550 millions de dollars.
« J’ai encore l’espoir d’arriver à un compromis, mais il faut que la valeur des compensations soit adéquate », ajoute le responsable, interrogé au siège de la SCA à Ismaïlia (Est).
Selon l’amiral, la somme exigée représente « les pertes et dommages » subis durant l’opération de renflouage.
Outre les dédommagements pour les « 600 employés ayant travaillé 24 heures sur 24 durant six jours » sur l’opération de sauvetage, le responsable a affirmé que « beaucoup d’unités (machines, bateaux) sont désormais hors d’usage » et que le revêtement isolant des berges a été endommagé.
La semaine dernière, la SCA a annoncé qu’un de ses agents était mort durant le renflouage.
Et l’Ever Given n’avait pas signalé que des « matériaux inflammables étaient à bord », mettant en danger les sauveteurs, selon l’amiral.
Samedi, une première audience sur les indemnisations aura lieu devant une cour économique locale. Pour l’heure, M. Rabie exclut un quelconque arbitrage international.
Aujourd’hui, 22 membres de l’équipage indien sont à bord du porte-conteneurs, ainsi que « l’ensemble des marchandises », selon M. Rabie.
Si un accord est conclu, le navire « pourra aussitôt s’en aller », assure l’amiral.
Au total, 422 navires, chargés de 26 millions de tonnes de marchandises avaient été bloqués en mars. Mais, « les revenus en dollars ont augmenté en avril de 15% par rapport à 2020 », a-t-il ajouté.