Le Centre pour la justice environnementale (CEJ) a intenté une action devant la Cour suprême, affirmant que les autorités sri lankaises auraient dû être en mesure d’empêcher ce qu’il a qualifié de « pire désastre maritime » de l’histoire du pays.
Le MV X-Press Pearl, immatriculé à Singapour, a commencé à sombrer mercredi, après avoir été victime d’un incendie qui a duré 13 jours, au large de la capitale.
Selon le CEJ, son équipage était au courant d’une fuite d’acide – qui a fini par provoquer l’incendie – dès le 11 mai, bien avant d’entrer dans les eaux territoriales sri lankaises.
Le PDG de la compagnie propriétaire du navire, X-Press Feeders, Shmuel Yoskovitz, a présenté ses excuses au Sri Lanka pour la catastrophe, qui a vu le navire inonder les plages touristiques de l’île et les eaux environnantes avec des millions de granulés de plastiques qu’il transportait, provoquant notamment l’interdiction de la pêche, importante dans la région.
« Je veux dire mon profond regret et présenter mes excuses au peuple du Sri Lanka pour les dommages causés à leurs moyens de subsistance et à l’environnement du Sri Lanka, » a déclaré M. Yoskovitz à Channel News Asia.
Des experts internationaux sont venus rejoindre au Sri Lanka les équipes qui se préparent depuis plusieurs jours à une éventuelle marée noire.
Il s’agit d’experts appartenant aux deux principales organisations financées par les armateurs pour lutter contre la pollution et les marées noires provoquées par les navires, International Tankers Owners Pollution Federation (ITOPF) et Oil Spill Response (OSR), a annoncé X-Press Feeders.
« Ils continuent à agir en coordination avec l’Autorité sri lankaise de protection de l’environnement marin (MEPA) et la marine sri-lankaise pour faire face à une éventuelle marée noire ou à d’autres pollutions », a ajouté la compagnie.
La mer toujours agitée continuait vendredi d’empêcher les plongeurs d’aller vérifier la coque du navire, dont la poupe repose maintenant sur le fond marin à une profondeur d’environ 21 mètres, tandis que la partie avant s’enfonce lentement.
Et s’il n’y a pour l’instant aucun signe visible de fuite des 350 tonnes de carburant, les experts estiment que le risque de marée noire et toxique demeure élevé au vu du manifeste d’expédition du navire, qui transportait une grande quantité de produits lubrifiants en plus de la « cargaison dangereuse » de 81 conteneurs, dont de l’acide nitrique et du plomb.
Un navire indien doté d’équipements spécialisés se trouve déjà à l’avant-poste afin de contenir une éventuelle pollution pétrolière avant qu’elle n’atteigne les côtes. Des dispersants pétroliers, des barrages flottants et des écrémeurs de surface sont disponibles au moindre signe de fuite.
Le responsable portuaire sri lankais Nirmal Silva avait déclaré jeudi qu’aucune fuite n’avait été repérée pour l’instant. « A voir la façon dont le navire a brûlé, l’opinion des experts est qu’il est possible que le carburant ait brûlé, mais nous nous préparons quand même au pire scénario », a-t-il expliqué.