Premier chef du Pentagone à se rendre dans le pays depuis 2014, M. Austin va chercher à renouveler un programme de formation militaire et affichera l’engagement des Etats-Unis envers Tbilissi, qui demande depuis plusieurs années à devenir un membre à part entière de l’OTAN.
« Nous rassurons et renforçons la souveraineté des pays qui sont en première ligne de l’agression russe », a déclaré à la presse un haut responsable de la défense américaine avant le voyage.
Les troupes russes sont stationnées dans deux régions séparatistes géorgiennes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Moscou s’oppose à toute décision allant dans le sens d’une évolution du statut à l’OTAN de la Géorgie de pays partenaire à membre pleinement intégré.
Les Etats-Unis mènent des programmes militaires depuis des années avec l’armée géorgienne, se concentrant sur l’interopérabilité avec l’OTAN et sur la défense territoriale. Le programme actuel prend fin en décembre.
L’administration Biden doit faire plus attention à la Géorgie afin d’éviter un glissement éventuel vers la Russie ou la Chine, estime David Kramer, chercheur en science politique à la Florida International University.
« On craint de plus en plus que le gouvernement soit un peu trop souple avec Moscou », explique-t-il.
« C’est en partie de la frustration due au manque de progrès qu’ils constatent dans l’intégration avec l’OTAN », ajoute-t-il.
Après Tbilissi, M. Austin se rendra dans deux autres pays riverains de la mer Noire, l’Ukraine et la Roumanie, avec le même message de soutien contre la Russie.
Le Pentagone voit cette région comme un point chaud potentiel, particulièrement depuis que la Russie a annexé la Crimée (Ukraine) en 2014.
Les forces aériennes et navales russes mettent de plus en plus au défi les membres de l’OTAN dans la mer Noire.
En juin, elles ont menacé des navires de guerre hollandais et britanniques qui évoluaient au large de la Crimée.
Washington est attentif aux questions sur son engagement dans les pays aux portes de la Russie alors que sa stratégie se concentre sur la région indo-pacifique pour répondre à la rapide montée en puissance militaire de la Chine.
Il en sera aussi question lors des discussions que le secrétaire américain aura à Bruxelles jeudi et vendredi lors d’un sommet avec les ministres de la Défense de l’OTAN.