Le Chili, dixième puissance mondiale de la pêche avec ses 6.000 km de côtes, limite la capture de cette espèce largement consommée dans le pays, en raison de son prix abordable, à 35.000 tonnes par an.
Le texte, qui avait déjà été adopté par la Chambre des députés, a été approuvé au Sénat mercredi, avec 38 voix pour et une abstention.
Cette nouvelle législation relève de 40% à 45% la part des quotas allouée à la pêche artisanale pour la capture de merlu, réduisant parallèlement celle de la pêche industrielle, de 60% à 55%.
Elle augmente également la part allouée à la pêche artisanale pour d’autres espèces, telles que le chinchard, la sardine et l’anchois.
« Nous avons réussi à mettre en place une nouvelle façon de redistribuer le poisson dans notre pays, qui apportera plus de justice », s’est félicité le ministre de l’Economie Nicolas Grau, après le vote du Sénat.
Cette loi, affirme-t-il, va permettre « une redistribution de 160 millions de dollars du secteur industriel au secteur artisanal ».
Le merlu du Pacifique Sud (Merluccius gayi) est l’un des piliers de la pêche artisanale au Chili. Quelque 4.000 petits pêcheurs en dépendent directement.
Mais sa population a décliné de 70% en vingt ans, selon l’Institut de développement de la pêche Ifop.
Des centaines de petits pêcheurs s’étaient rassemblés fin mars dans les villes de Valparaiso (centre) et de Talcahuano (sud) pour réclamer un changement de la réglementation qui favorisait selon eux la pêche industrielle. Ils réclamaient toutefois que leur part soit relevée à 70%.
Au Chili, le merlu est une espèce officiellement considérée comme « surpêchée » depuis 2012. Dès 2006, une période de reproduction protégée a été instaurée chaque mois de septembre.