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En Guadeloupe, plusieurs recours juridiques pour protester contre les coupures d’eau

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Pointe-à-Pitre, 26 août 2025 (AFP) – Recours juridiques et courriers d’élus se multiplient en Guadeloupe pour protester contre les dysfonctionnements du syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement (SMGEAG) et les coupures d’eau récurrentes.

Dernier en date, un collectif de citoyens des Abymes, la commune la plus peuplée de Guadeloupe, a adressé mi-août un « recours gracieux » au préfet et au président du SMGEAG avant une éventuelle saisie du tribunal administratif.

« Nous sollicitons le préfet car l’État est largement impliqué dans la question de l’eau », a expliqué à l’AFP Yann Céranton, fondateur de ce collectif baptisé Kolectif Moun San Dlo, en rappelant le « plan eau-DOM » pour les outre-mer, le soutien financier de l’État à la régie guadeloupéenne ou encore « la gouvernance à quatre » (SMGEAG, département, région et Etat) censée organiser le redressement de la situation.

Un autre collectif basé au Gosier, une commune proche de Pointe-à-Pitre, a déposé une plainte auprès de la procureure de la République pour « mise en danger de la vie d’autrui », a confirmé le parquet à l’AFP.

Plusieurs élus ont également interpellé ces dernières semaines le président du SMGEAG, Ferdy Louisy.

« La crise (…) a atteint un niveau sans précédent avec des tours d’eau quotidiens, des coupures pouvant dépasser dix jours », a écrit en juillet Éric Jalton, président de la communauté d’agglomération Cap Excellence qui regroupe les communes de Pointe-à-Pitre, Baie-Mahault et Les Abymes, pour qui le service « régresse ».

« Depuis plus de deux mois, plusieurs quartiers de Capesterre-Belle-Eau (Basse-Terre) subissent des coupures d’eau incessantes et des problèmes de débit », a aussi alerté fin août le maire Jean-Philippe Courtois, qui ne constate « aucune amélioration tangible ».

La Guadeloupe connaît des coupures d’eau régulières en raison de décennies de gestion délétère et de réseaux vétustes. Un organisme unique de gestion de l’eau potable, le SMGEAG, a été créé en 2021 pour redresser la situation mais il peine à remplir sa mission et connaît de nombreux dysfonctionnements financiers et politiques.

Selon un rapport de la Chambre régionale des comptes publié en juillet, le SMGEAG ne sera pas « en mesure de rétablir ses finances à moyen terme » sans une « action volontariste sur son train de vie et sur le recouvrement des factures ».