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Longtemps disparus à Calais, les restes présumés de la maîtresse de l’amiral Nelson exposés

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Calais, 19 sept 2025 (AFP) – Les restes présumés de Lady Hamilton, la célèbre maîtresse de l’amiral britannique Nelson, morte dans la misère à Calais en 1815, ont fait vendredi l’objet d’une cérémonie dans une église de la ville portuaire, après avoir été examinés scientifiquement.

Femme d’une beauté légendaire, Emma Hamilton (1765-1815), bien qu’issue d’un milieu modeste, était parvenue à se hisser dans la bonne société britannique en épousant un diplomate de la Couronne.

Sa liaison avec Horatio Nelson, avec lequel elle eut une fille, fit scandale à l’époque. Et sa vie prit un tournant tragique après la mort de son amant en 1805 à la bataille navale de Trafalgar, qui ruina les ambitions de Napoléon de régner sur les mers.

Malade, alcoolique et harcelée par ses créanciers, Emma Hamilton s’enfuit à Calais en 1814, où elle meurt l’année suivante. La trace de ses restes s’est perdue quand le cimetière où elle reposait a été délocalisé.

Il y a une dizaine d’années, Dominique Darré, élu municipal à Calais et président d’une association locale de préservation du patrimoine, décide de partir à leur recherche, pour rendre hommage à un « destin aussi romanesque que tragique », a-t-il expliqué vendredi à l’AFP.

M. Darré finit par découvrir des ossements semblant pouvoir correspondre, « à côté d’autres tombes anglaises » dans un autre cimetière.

Le médecin-légiste, archéologue et anthropologue Philippe Charlier, qui a déjà analysé des restes d’autres personnages historiques comme Richard Coeur de Lion, Henri IV ou Adolf Hitler, est appelé à la rescousse en 2019.

Avec son équipe du laboratoire d’anthropologie, archéologie et biologie de l’université Paris-Saclay, l’expert a examiné les ossements et confirmé que « tous les éléments étudiés sont compatibles » avec l’idée que les restes soient bien ceux d’Emma Hamilton.

L’âge du décès (entre 45 et 55 ans) correspond, tout comme les caractéristiques physiques étudiées à partir de reconstitutions fondées sur les ossements, et la date potentielle de la mort, datée au carbone 14, a expliqué vendredi M. Charlier à Calais.

Son équipe a pu aussi reconstituer une image du visage de Lady Hamilton à partir des restes retrouvés, pour les comparer avec des portraits de son vivant.

Mais cette analyse « ne peut être fiable à 100% », prévient le spécialiste, notamment du fait de l’état dégradé des os.

C’est pourquoi l’urne funéraire de Lady Hamilton, qui repose désormais dans une alcôve de l’église Notre-Dame de Calais, reste sur des pilots de bois amovibles, afin de pouvoir être déplacée en cas de nouveau rebondissement dans cette enquête au long cours.