Les commandos marine français ont arraisonné samedi au large des côtes françaises le « Boracay », un navire battant pavillon du Bénin et appartenant à la flotte utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole depuis l’invasion de l’Ukraine.
La justice française avait ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer », puis placé en garde à vue « le capitaine et son second, tous deux de nationalité chinoise ».
Le parquet a finalement « décidé d’engager des poursuites à l’encontre du seul commandant » qui s’est vu remettre « une convocation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Brest », le second ayant été « laissé libre de se retirer », a précisé dans un communiqué le procureur de la République de Brest, Stéphane Kellenberger.
Le communiqué ne précise pas si le capitaine est libre de ses mouvements et si le navire russe va pouvoir reprendre sa route.
Outre les changements d’immatriculation à répétition du pétrolier, le doute plane aussi sur son éventuelle implication dans des survols de drones qui ont perturbé fin septembre le trafic aérien au Danemark, pays au large duquel ce navire se trouvait au moment des faits. Selon le site spécialisé The Maritime Executive, il a pu servir de « plateforme de lancement » ou comme « leurre ».
Mais l’enquête ouverte à Brest ne portait pas sur ces faits, seulement sur des infractions maritimes. « Tous autres aspects éventuels touchant à cette affaire ne relèvent pas de la compétence du parquet », souligne M. Kellenberger dans son communiqué.
Le pétrolier fait partie d’un ensemble de navires clandestins qui permettent à la Russie d’exporter son pétrole malgré les sanctions. Leur mode opératoire – changement fréquent de pavillons, propriétaires opaques installés dans des paradis fiscaux, transpondeurs souvent éteints – les rend difficiles à repérer et à relier à Moscou.
L’Union européenne considère que 444 bateaux en font partie.