DCNS confirme sa probable sortie du rouge en 2015

« Nous sommes sur notre trajectoire financière. Les signaux opérationnels de 2015 montrent que la société est en ordre de marche », a-t-il a déclaré devant l’Association des journalistes de défense (AJD).

Le groupe vise-t-il un retour à l’équilibre opérationnel dès cette année? « Oui, exactement », a-t-il répondu. « En termes de chiffres d’affaires, on sera sur notre trajectoire, un peu au-dessus de trois milliards d’euros », a-t-il ajouté.

DCNS a enregistré une perte nette de 336 millions d’euros en 2014 pour un chiffre d’affaires de 3,06 milliards d’euros.

Les projections financières pour 2015 ne prennent pas en compte ce que l’Etat doit encore verser à DCNS pour la non-livraison de deux bâtiments de surface et de projection (BPC) de type Mistral à la Russie.

« Le président de la République a dit que ce serait une opération qui ne coûterait pas d’argent à l’industrie. Ce n’est pas encore le cas, a souligné Hervé Guillou, précisant que les sommes dues portaient sur un montant à « trois chiffres en millions ».

Selon plusieurs sources proches du dossier, ce montant est de l’ordre de 200 milllions d’euros.

« Nous avons encore des discussions en cours avec le ministère des Finances pour nous faire rembourser jusqu’au dernier euro ce qu’ils nous doivent (…) On continue à faire valoir nos droits, mais le sujet n’est pas réglé », a-t-il souligné.

Le groupe a lancé par ailleurs « un plan d’économies de 100 millions d’euros qui porte ses fruits » et a engagé des négociations avec les syndicats sur la suppression de 1.000 postes sans licenciements.

Il travaille à une réduction de ses coûts grâce à une rationalisation des grandes fonctions (informatique, achats, ressources humaines…) autour de sites uniques (Brest, Lorient, Toulon..).

DCNS poursuit par ailleurs son internationalisation où il réalise actuellement 35% de son chiffre d’affaires, avec l’objectif de passer « progressivement » à 40 puis 50%, selon M. Guillou.

Il est actuellement implanté dans trois pays (Inde, Brésil, Malaisie), notamment pour la construction de sous-marins, mais c’est « encore trop peu » alors que nouveaux entrants arrivent – Chinois, Coréens et Russes notamment – avec « des offres de plus en plus globales et agressives », a souligné le PDG.

DCNS espère s’installer en Egypte et en Arabie saoudite en 2016 – dans les deux cas pour l’entretien de la flotte – ainsi qu’en Australie qui doit choisir l’an prochain le constructeur de sa future flotte de sous-marins.

Camberra est désireux de maximiser la participation de l’industrie australienne à la construction de ces sous-marins, qui représente un marché de 50 milliards de dollars australiens (34 mds d’euros).

Le français DCNS est en concurrence avec l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et la construction navale japonaise.

Le groupe travaille aussi au développement d’une frégate de taille intermédiaire pour 2023, un produit « adapté au coeur de cible de l’export avec plus de 40 prospects possibles », a noté M. Guillou.

Ce bâtiment, plus petit (4.000 tonnes) et moins sophistiqué qu’une frégate FREMM, sera aussi plus abordable.

vl/LyS

THALES

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