« Nous avons d’excellents résultats: c’est le meilleur système que nous ayons actuellement. Mais pour progresser encore il faut passer d’un système papier à un système informatique », a expliqué Eszter Hidas, chargée de la politique de l’UE sur la pêche illicite pour WWF.
Selon l’étude publiée par Environmental Justice Foundation, Oceana, Pew Charitable Trusts et WWF, « le potentiel du réglement INN (pêche illicite, non déclarée et non réglementée: ndlr) est affaibli par l’utilisation d’un système sur support papier pour documenter les importations de produits de la mer ».
Les ONG recommandent l’adoption d’un système de certificats de capture électroniques pour regrouper les informations, et donner la possibilité de les recouper et d’identifier d’éventuelles anomalies.
Plus de 250.000 certificats de capture sont reçus chaque année dans l’ensemble de l’Union européenne, essentiellement sous format papier, souligne le rapport.
« La Commission européenne s’est engagée à proposer un système informatique (centralisateur) en 2016 », est-il précisé dans le rapport.
L’application de la loi européenne mérite, d’une manière générale, plus d’harmonisation, avancent les quatre associations de protection de l’environnement.
« Certains Etats membres doivent en faire davantage pour appliquer la loi dans son intégralité », plaident-elles, tout en refusant de pointer du doigt un pays en particulier car la nouvelle réglementation reste relativement nouvelle.
L’Espagne fait de son côté figure de bon élève avec sa nouvelle loi sur la pêche qui lui permet d’enquêter et de sanctionner, et un fort pourcentage de vérifications ciblées par rapport au nombre de certificats de capture reçu.
Madrid a par exemple pris l’habitude de considérer comme à « haut risque » tout débarquement en provenance de pays sur la liste des cartons jaunes de l’UE, le premier niveau d’avertissement.
« Cette approche doit être adoptée de façon uniforme par tous les Etats membres », préconise Maria José Cornax, d’Oceana.
La réglementation européenne en matière de pêche illégale (dite « INN ») a été mise en place en 2010. L’UE, premier importateur de produits de la pêche dans le monde, a sanctionné plusieurs pays: la pêche originaire du Sri Lanka (depuis octobre 2014), de Guinée et du Cambodge (depuis novembre 2013) sont interdites à l’importation.