Il reste moins de 10.000 couples reproducteurs du petit manchot africain noir et blanc dans le monde, et l’espèce figure depuis 2024 sur la liste rouge des espèces en danger critique d’extinction établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Deux des colonies de reproduction les plus importantes près du Cap (sud) se sont effondrées entre 2004 et 2011, avec le décès d’environ 62.000 oiseaux, selon cette étude menée par l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et le département sud-africain des Forêts, des Pêches et de l’Environnement.
Au cours de ces huit années, les populations de sardines dans les eaux sud-africaines – une source de nourriture essentielle pour les manchots – sont restées constamment en dessous de 25% de leur abondance maximale, explique Richard Sherley, biologiste et co-auteur de l’étude.
Cette baisse des stocks de sardines serait due à l’effet combiné de certaines pratiques de pêche et à des causes environnementales telles que les changements de température et de salinité de l’eau.
Cela « semble avoir provoqué une grave pénurie alimentaire pour les manchots africains, entraînant une perte estimée à environ 62.000 individus reproducteurs », poursuit le biologiste.
La population globale de l’espèce a diminué de près de 80% au cours des 30 dernières années, selon les scientifiques. Au rythme actuel de diminution de la population, l’oiseau pourrait disparaître à l’état sauvage d’ici 2035.
Les autorités ont imposé une interdiction de pêche commerciale autour de six colonies de manchots pendant 10 ans, y compris celles de Robben Island (où l’ex-président sud-africain Nelson Mandela a passé près de 17 ans en détention sous le régime de l’apartheid) et Dassen Island, deux sites observés dans l’étude.
D’autres initiatives en cours incluent l’installation de nids artificiels et la création de nouvelles colonies.
Les manchots du Cap constituent une attraction touristique, et des milliers de personnes visitent chaque année les colonies. Mais la pression du tourisme a également des impacts négatifs, perturbant les oiseaux et provoquant un stress accru.