Ariane, un petit sous-marin jaune sans pilote qui fait la fierté de l’Ifremer

Sorte de drone, soit entièrement autonome, soit “filoguidé”, ce petit sous-marin, aux dimensions et au poids d’une automobile, doté de deux bras articulés, de caméras, de préleveurs d’échantillons et capteurs divers, peut être opéré depuis un petit bateau par une équipe réduite de trois personnes.

Ariane doit ainsi permettre d’abaisser les coûts d’exploitation pour différents types de missions, de la cartographie à l’inventaire biologique, de l’intervention d’urgence sur une pollution à la recherche de boîtes noires.

“Aujourd’hui, on est capable de proposer un engin multi-missions avec la capacité d’un AUV (Autonomous underwater vehicle, drone sous-marin, ndlr) ou d’un Rov (Remotely operated vehicle, engin filoguidé) que l’on peut opérer depuis un bateau côtier, ce qui nous permet ainsi d’optimiser les coûts”, explique à l’AFP Vincent Rigaud, le directeur du centre méditerranéen de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) à la Seyne-sur-Mer (Var), ajoutant que la mise en oeuvre est “simplifiée et plus rapide” qu’avec les “outils” précédents.

Il relate ainsi qu’en 25 ans d’histoire de conquête sous-marine –notamment avec le sous-marin, Nautile, dans lequel trois personnes peuvent prendre place pour des plongées jusqu’à 6.000 m de profondeur, puis le Victor 6000, un robot filoguidé, puis les drones AsterX et IdefX– l’institut français a développé des engins performants permettant de cartographier, analyser ou découvrir une épave. Au mitan des années 80, c’est grâce au Nautile que l’épave du Titanic a pu être retrouvée.

Cependant M. Rigaud affirme que chacun de ces engins avait ses limites, par exemple le robot Victor nécessite un treuil pour son câble de 10.000 m qui pèse pas moins de 35 tonnes. Et comme le Nautile, il a besoin pour être déployé d’un gros navire hauturier.

Au contraire, Ariane est un petit engin d’1,7 tonne qui peut être manoeuvré d’un navire pas plus grand qu’un chalutier et transmettre, jusqu’à une profondeur de 2.500 mètres, des informations recueillies en temps réel par son petit câble en fibre optique ou, de façon autonome, par modem acoustique.

Il a été développé au sein du Centre européen de technologies sous-marines (CESTM) de la Seyne-sur-Mer et plusieurs dizaines de brevets ont été déposés par l’Ifremer qui affirme détenir une “bonne avance technologique” avec ce nouveau véhicule.

Outre l’utilisation “interne” par l’institut pour la recherche océanographique, le petit sous-marin jaune pourra être commercialisé “entre 2 et 4 millions d’euros” ou faire l’objet de transfert de technologies vers l’industrie pour certaines de ses innovations.

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