Le ministère des Transports a annoncé vendredi que l’exploitant du tunnel sous la Manche avait accepté de retirer une plainte déposée devant la Haute Cour de justice, après l’octroi en décembre par le gouvernement d’un contrat de 108 millions de livres à des compagnies de ferry afin de disposer de capacités de transport suffisantes en cas de Brexit sans accord.
La BBC a rapporté qu’Eurotunnel estimait que le gouvernement avait octroyé ces contrats de façon « secrète », ce qui l’avait poussé à déposer plainte.
Pour solder ce conflit, le gouvernement a accepté de verser à l’exploitant 33 millions de livres (38 millions d’euros).
Londres a expliqué que l’accord garantissait qu’Eurotunnel allait prendre des mesures « pour améliorer la sécurité et le flux de trafic à la frontière, au bénéfice des passagers et des entreprises ».
« Dans le cadre de cet accord, Eurotunnel a aussi retiré sa plainte judiciaire contre le gouvernement, ce qui garantit les capacités vitales de frets que le gouvernement a acheté auprès de DFDS et Britanny Ferries », a souligné le ministère des Transports en citant les deux compagnies de ferry gagnantes du contrat.
Eurotunnel a aussi salué un accord qui « permet le développement d’infrastructures, de mesures de sécurité et de mesures aux frontières garantissant la circulation des véhicules transportant des marchandises urgentes et vitales ».
Le ministre des Transports Christopher Grayling s’est dit toutefois « déçu qu’Eurotunnel ait choisi la voie judiciaire sur des contrats passés pour garantir la bonne circulation » de biens essentiels comme les médicaments.
Le ministre a immédiatement essuyé un appel à la démission du Parti Travailliste, le principal mouvement d’opposition au gouvernement conservateur dont fait partie M. Grayling.
M. Grayling était déjà sous pression dans cette affaire d’attribution de contrats à des compagnies de ferry destinés à créer des liaisons supplémentaires avec le continent en cas de Brexit sans accord.
Les contrats avaient au départ été attribués à trois compagnies, dont l’une, Seaborne, n’avait aucune expérience du transport maritime et ne disposait d’aucun navire. Le ministre avait dû annoncer début février l’annulation du contrat avec Seaborne, face à une tempête de protestations et de railleries.
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