« Les organisations criminelles savent qu’il est de plus en plus difficile de faire entrer des marchandises à Anvers », a expliqué à l’AFP Kristian Vanderwaeren, administrateur général des douanes, à l’occasion de la présentation de ce bilan semestriel.
Conséquence des contrôles renforcés, les trafiquants expédient davantage de volumes plus petits, en s’appuyant sur des destinations alternatives, a ajouté ce responsable flamand, évoquant « une pression plus forte » sur les ports espagnols, allemands et même scandinaves (Suède, Norvège).
M. Vanderwaeren a aussi émis l’hypothèse d’une reconstitution des stocks dans les pays producteurs de cocaïne –la Colombie en numéro un– après les livraisons « massives » de l’an dernier en Europe, surtout au second semestre.
En 2023, la douane belge a saisi un volume record de 116 tonnes de « blanche » à Anvers, après 109,9 tonnes l’année précédente.
Ces dernières années, Anvers, avec ses dizaines de kilomètres de quais de déchargement de conteneurs, a supplanté le port voisin de Rotterdam (Pays-Bas) comme première porte d’entrée de la cocaïne sur le sol européen.
Et les grandes villes belges comme Anvers et Bruxelles sont régulièrement secouées par des violences liées aux gangs qui se disputent un trafic aux enjeux financiers colossaux.
Selon M. Vanderwaeren, si les interceptions dans la cité portuaire flamande ont diminué lors des six premiers mois de 2024 (22,3 contre 43,4 t au premier semestre 2023), la consommation de cocaïne ainsi que la production au sein de l’Union européenne augmentent.
Autre phénomène: la place croissante de l’Afrique occidentale comme zone de transit pour cette drogue expédiée d’Amérique latine.
« Cette année, on a constaté pour la première fois que cinq tonnes de cocaïne venaient de Sierra Leone », a encore souligné M. Vanderwaeren.
Au premier semestre, cet Etat africain a devancé la Colombie et la République dominicaine dans le trio de tête des pays d’origine de la poudre blanche interceptée à Anvers.