Commande de paquebots aux chantiers de Saint-Nazaire: MSC plutôt confiant

MSC envisage de commander deux paquebots de 4.000 passagers ou plus, avec une option pour deux bateaux supplémentaires, un investissement total de 2,4 milliards d’euros qui représenterait une bouffée d’air cruciale pour STX-France.

“Je regarde désormais la situation actuelle avec une certaine confiance. Je ne peux qu’être optimiste [à propos du fait] que le projet aboutisse avec STX”, a déclaré à l’AFP Erminio Eschena, directeur général de MSC Croisières pour la France, la Belgique et le Luxembourg.

“Mais il faut encore que d’autres conditions soient réunies”, a-t-il prévenu.

“Certaines sont d’ordre technique”. “Il faut aussi arrêter un prix juste par rapport aux ambitions des uns et des autres”, a estimé M. Eschena, qui avait indiqué en décembre que les pourparlers avec STX achoppaient “sur le prix”.

“Il faut également un délai de construction et de livraison cohérent par rapport aux besoins de notre flotte”, a-t-il ajouté, exprimant le souhait d'”une première livraison à horizon 2016″.

“Et il faut affiner la structure financière du projet”, a souligné M. Eschena, invitant “Bercy et l’Etat actionnaire” à soutenir “ce fleuron de l’industrie nationale que sont les chantiers de Saint-Nazaire”.

Le croisiériste italo-suisse table sur une décision finale “d’ici le mois d’avril au plus tard”. “C’est un délai qui me semble pertinent”, a dit Erminio Eschena à l’AFP.

La direction de STX-France avait fait valoir que, faute d’un accord de compétitivité, le conseil d’administration de l’entreprise ne donnerait pas son feu vert à de nouvelles commandes au prix réclamé par le client.

Un accord a été conclu il y a une dizaine de jours avec les syndicats CFDT et CFE-CGC, contre lequel FO n’entend pas déposer de recours. La CGT comptait, elle, contester l’accord, mais ne pourra dans les faits le bloquer car elle ne représente qu’un tiers des salariés.

“Désormais, les énergies et les synergies convergent de plus en plus, on commence à réunir les conditions majeures pour qu’aboutisse notre projet”, a dit M. Eschena.

“Je ne peux que me féliciter de la prise de conscience juste, loyale et rapide des professionnels des chantiers de Saint-Nazaire, dans un environnement mondial où on ne peut pas rester sur des acquis”, a-t-il ajouté. “C’est même un exemple à suivre dans d’autres secteurs”, selon lui.

Une des principales mesures de l’accord prévoit le gel d’une partie des jours de “Réduction du temps de présence” (ARTP) – pendant trois ans, voire sur six ans.

Les syndicats CFDT et CFE-CGC avaient motivé fin janvier ce “choix douloureux” par le risque de voir le concurrent italien Fincantieri remporter la commande “pour des raisons de prix”, alors que MSC Croisières est un client historique de STX France.

MSC a fait construire toute sa flotte de navires à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Le premier, le Lirica, est sorti des chantiers français en 2003. Numéro trois mondiale, la compagnie compte 12 bateaux en exploitation.

STX-France emploie un peu plus de 2.000 salariés et fait travailler, à pleine charge, environ 4.000 salariés chez ses sous-traitants.

Mi-janvier, les chantiers ont obtenu la commande d’un ferry fonctionnant au gaz naturel de Brittany Ferries, un contrat de 270 millions d’euros.

En mars tombera la date limite pour une éventuelle commande par l’Américain Royal Caribbean Cruises d’un deuxième paquebot de la famille Oasis, dont le premier exemplaire avait coûté un milliard d’euros.

ak/fga/LyS

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