« La direction a informé jeudi le comité d’entreprise qu’une plaquette avait été réalisée pour démarcher les investisseurs », a déclaré à l’AFP Christophe Morel, délégué syndical CFDT.
« Cette plaquette aurait été réalisée par la banque Credit suisse, apparemment mandatée pour la vente », a-t-il ajouté.
Selon Nathalie Durand, secrétaire de la section FO de STX France, « la direction (du site français, ndlr) a fait comprendre qu’elle avait appris l’existence de cette plaquette par une voie détournée ».
La Korea Development Bank (KDB), qui a pris l’an passé le contrôle de la maison mère, coréenne, de STX, incapable de lui rembourser ses dettes, avait annoncé en fin d’année vouloir revendre ses filiales européennes afin d’obtenir des liquidités.
Pour M. Morel, la diffusion de la plaquette s’inscrit dans « la poursuite du processus de vente initié par KDB ».
« Cela ne change pas grand chose pour l’instant. Cette plaquette montre simplement que KDB cherche à se donner les moyens de vendre », a-t-il ajouté.
STX France n’a pas souhaité commenter cette information, son directeur de la communication, Christophe Mabit, soulignant qu' »il n’y a pas d’expression de la direction de STX sur ce sujet ».
En pratique, une éventuelle vente « peut mettre énormément de temps et ne jamais aboutir », a souligné M. Morel.
L’Etat français est actionnaire à 33,3% de STX France et dispose d’un droit de veto. La société est détenue à 66,6% par le finlandais STX Europe, lui-même filiale du sud-coréen STX.
« Plus que l’identité de l’actionnaire, l’important est la question de la stratégie et des moyens », souligne François Janvier, élu CFE-CGC, soulignant que le pacte d’actionnaire actuel avec l’Etat était « favorable » au site français.
Après une période difficile, les anciens Chantiers de l’Atlantique, qui emploient plus de 2.000 salariés et font vivre quelque 4.000 sous-traitants, prévoient de travailler à pleine capacité durant les cinq prochaines années grâce à une série de commandes importantes, notamment celle, le 9 mai, d’un nouveau paquebot géant Oasis pour environ un milliard d’euros.
Cette commande, qui s’ajoute notamment à celles d’un autre Oasis, également pour l’américain Royal Caribbean (RCCL), et de deux grands paquebots pour l’italo-suisse MSC Croisières, est venue confirmer STX France comme la filiale la plus dynamique du groupe sud-coréen en difficulté.
Le 8 mai, le gouvernement finlandais a révélé s’être allié avec le constructeur naval allemand Meyer Werft pour négocier le rachat du chantier naval de Turku, menacé de péricliter.
Entrés dans le giron de STX en 2008, les anciens Chantiers de l’Atlantique avaient auparavant été contrôlés par Alsthom Atlantique (1976) puis par Aker Yards (2006).
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STX OFFSHORE & SHIPBUILDING