Croissance sans précédent du trafic maritime mondial en 20 ans (Ifremer)

L’étude de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), publiée dans la dernière édition de la revue Geophysical Research Letters, souligne que l’océan Indien a connu l’augmentation la plus marquée.

Entre 1992 et 2012, « la densité des bateaux, c’est à dire leur présence en mer, a pratiquement quadruplé », explique Jean Tournadre, chercheur au Laboratoire d’océanographie spatiale de l’Ifremer, à Brest. « La pression s’est particulièrement accrue dans l’océan Indien, notamment dans le golfe du Bengale et la mer d’Arabie et dans les mers de Chine », constate le chercheur.

L’étude, qui a utilisé les données fournies par sept satellites, note que dans les autres bassins, en particulier dans l’Atlantique Nord, le Pacifique Nord et la Méditerranée, la hausse est certes moins forte que dans l’océan Indien, mais tout de même conséquente.

Elle note par ailleurs que toutes les routes maritimes connaissent une croissance significative, à l’exception de celles au large de la Somalie, où la piraterie a pratiquement arrêté le trafic depuis 2006.

Cette étude « est la première qui présente un état des lieux mondial de la navigation maritime sur une longue période », souligne Jean Tournadre, joint au téléphone par l’AFP, mettant en avant son indépendance vis-à-vis de la volonté des navires de reporter ou non leur position.

Rappelant que le trafic maritime est la cause principale de pollution atmosphérique dans l’océan ouvert, il indique que, sur la route entre le Sri Lanka, Sumatra et la Chine, une des plus fréquentées au monde, la concentration atmosphérique en dioxyde d’azote (NO2), mesurée par satellite, a augmenté de 50% entre 1997 et 2010.

Ce niveau d’analyse a été rendu possible grâce à l’altimétrie satellite, technique radar habituellement utilisée pour mesurer par satellite le niveau de la mer, les courants océaniques et la topographie du fond des océans.

Les navires, tant de commerce, militaires ou de transport de passagers, dont les satellites ont fait état, mesuraient au moins 60 mètres et étaient en métal.

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