Le dialogue annuel de Shangri-La, organisé par l’Institut international pour les études stratégiques (IISS) de Londres, doit réunir jusqu’à dimanche une vingtaine de ministres de la Défense de la zone Asie-Pacifique, au premier rang desquels le chef du Pentagone Ashton Carter.
La Chine revendique la quasi totalité de la mer de Chine méridionale, où elle mène d’énormes opérations de remblaiement, au grand dam de voisins comme le Vietnam, les Philippines, Brunei et la Malaisie.
Elle se heurte aux Etats-Unis qui ont répété maintes fois que la liberté de navigation devait prévaloir dans ces eaux stratégiques, où passent des routes importantes de transport de fret et d’hydrocarbures.
Washington estime que les querelles de souveraineté doivent être réglées par la diplomatie, non par la politique du fait accompli menée par la Chine, et ont envoyé ces derniers mois des navires de guerre croiser à proximité d’îles contrôlées par Pékin.
D’après le centre d’études sur la sécurité IHS Jane, ces tensions devraient conduire à une augmentation de près de 25% des dépenses de défense de l’Asie-Pacifique entre 2015 et 2020, à 533 milliards de dollars (477 milliards d’euros).
« D’ici 2020, le centre de gravité du paysage mondial des dépenses militaires devrait avoir continué à se déplacer des économies développées d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord vers les marchés émergents, en particulier en Asie », écrit le directeur d’IHS Jane, Paul Burton.
Les tensions sur la péninsule coréenne, après le quatrième essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier suivi le 7 février d’un tir de fusée généralement considéré comme un essai de missile balistique déguisé, devraient également figurer à l’ordre du jour.
En réaction, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté les sanctions les plus lourdes jamais infligées à Pyongyang.
D’après Tim Huxley, directeur exécutif de l’IISS Asie, « le jihadisme terroriste » sera aussi discuté lors de cette réunion annuelle, en particulier les menaces venues d’organisations ou de personnes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) dans des pays à majorité musulmane comme l’Indonésie, la Malaise ou le Bangladesh.
Les précédentes réunions du dialogue de Shangri-La ont donné lieu à de vifs échanges publics entre responsables américains et chinois.
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IHS INC.