Des investisseurs chinois se lancent dans l’aquaculture en Polynésie française

Tahiti Nui Ocean Foods, filiale du groupe chinois Tian Rui, compte investir 1,5 milliard de dollars, et vise une production annuelle d’au moins 50.000 tonnes de poissons de lagon, dans 2.800 cages d’élevage. La production de crevettes et de concombres de mer est aussi prévue.

Le chantier devrait durer 24 à 30 mois, et employer environ 500 personnes, sur cet atoll actuellement peuplé d’un millier d’habitants. Le même nombre d’employés, voire un peu plus, est prévu en phase d’exploitation.

Le gouvernement polynésien insiste sur la protection de l’environnement, sur un atoll qui a servi de base arrière militaire à l’époque des essais nucléaires, et qui est en cours de réhabilitation. Il a d’ailleurs été choisi en partie pour sa longue piste aéroportuaire, qui permettra des exportations directes vers la Chine.

Le gouvernement local veille aussi au recrutement de main-d’oeuvre locale, car ce projet est très attendu dans une Polynésie en mal d’emplois. En l’absence de caisse de chômage, on estime entre 20 et 25% le nombre de personnes sans travail. Les atolls, surtout, offrent peu d’emplois en dehors de la pêche et de la coprahculture (récolte des noix de coco pour leur huile, en particulier pour faire du monoï).

Selon le gouvernement local,  » l’aquaculture est le secteur de l’alimentation à la plus forte croissance  » au plan mondial Elle est cependant très peu développée en Polynésie, qui dispose dans le Pacifique Sud d’une surface maritime grande comme l’Europe.

Un autre projet potentiellement financé par des investisseurs chinois est dans les cartons : le Mahana Beach, un complexe hôtelier de 3128 chambres à Tahiti. Estimé à 2,1 milliards d’euros, ce projet est toujours en phase d’études. Le chantier pourrait générer 10.000 emplois pendant 4 ans.

Mardi, le Haut-commissaire, représentant de l’Etat français dans la collectivité, a rencontré une délégation de l’Association du Peuple Chinois pour l’Amitié avec l’Étranger (APCAE), dont l’un des objectifs est de  » de promouvoir les échanges économiques et les investissements des entreprises chinoises à l’étranger « .

L’APCAE lui a indiqué qu’en 2014, plus de 100 millions de touristes chinois ont passé leurs vacances à l’étranger, dont 2 millions en France. La Polynésie française souhaite capter une partie de ces touristes, notamment par la création d’une ligne directe entre la Chine et Papeete. Après une forte baisse au début des années 2000, le tourisme stagne autour de 170.000 visiteurs par an en Polynésie française, mais reste le premier secteur économique local.

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