Détroit d’Ormuz: Berlin prend ses distances avec la demande américaine

« La priorité doit être à notre avis les efforts diplomatiques et la désescalade » de la crise des pétroliers entre Téhéran et Londres, a déclaré une porte-parole du gouvernement, Ulrike Demmer, lors d’une conférence de presse régulière à Berlin.

« Le gouvernement allemand est réticent face à la proposition concrète des Etats-Unis et c’est pourquoi elle n’a pas proposé d’y participer », a-t-elle précisé, car « l’approche globale de notre politique vis-à-vis de l’Iran diffère nettement de l’approche actuelle des Etats-Unis ».

Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas est allé encore plus loin dans la soirée, martelant que l’Allemagne « ne participera pas à la mission maritime présentée et planifiée par les Etats-Unis ».

« Nous considérons que la stratégie de pression maximale est erronée. Nous ne voulons pas d’une escalade militaire, nous allons continuer à compter sur la diplomatie », a-t-il affirmé lors d’une visite à Varsovie.

Les ministres allemands ayant leur liberté de parole, on ignorait si M. Maas parlait es qualité ou au nom de son Parti social-démocrate (SPD), très en pointe contre cette démarche américaine.

Le 19 juillet, l’Iran a saisi un pétrolier suédois battant pavillon britannique dans cette région stratégique où les tensions ne cessent de monter depuis le retrait américain, en mai 2018, de l’accord sur le nucléaire iranien, suivi du rétablissement par Washington de lourdes sanctions contre l’Iran.

Cette saisie faisait suite à celle, le 4 juillet, d’un pétrolier iranien au large de Gibraltar par les autorités de ce territoire britannique assistées par l’armée britannique.

Washington a récemment accentué la pression sur l’Allemagne, mais aussi d’autres partenaires européens comme la France et la Grande-Bretagne, pour qu’ils rejoignent une mission de protection sous son égide.

Londres a déjà précédemment appelé de ses voeux à la mise en place d’une « mission de protection maritime » mais européenne dans la région du Golfe. La France avait exclut de déployer des moyens militaires supplémentaires.

A cet égard, la porte-parole a précisé que « le gouvernement allemand continuait naturellement de considérer envisageable la proposition d’une mission de protection maritime de pays européens ».

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