En Birmanie, la marine empêche la presse d’approcher des migrants secourus

Une patrouille de la marine a intercepté le bateau des journalistes en route vers l’île de Thamee Hla, dans le delta de l’Irrawaddy (sud), et ordonné d’effacer les photos prises, selon un photographe de l’AFP présent sur l’île voisine d’Haigyi.

Les journalistes lui ont expliqué avoir dû s’engager par écrit à ne plus tenter de s’approcher de l’île. La marine birmane était injoignable dimanche.

La Birmanie assure que ces quelque 700 migrants, qui s’ajoutent aux milliers abandonnés en mer par des passeurs depuis le début de la crise, sont originaires du Bangladesh voisin et ne sont pas des Rohingyas, une minorité musulmane victime de discriminations en Birmanie, que les Birmans appellent « Bangladais », entretenant la confusion.

Aucune précision sur leurs conditions d’accueil sur cette île ne filtre depuis l’annonce de la découverte de ces 608 hommes, 74 femmes et 45 enfants entassés à bord d’un bateau de pêche.

Le sujet de l’exode en mer des Rohingyas est tabou en Birmanie. La montée des violences intercommunautaires, sous l’influence d’un nationalisme bouddhiste extrémiste, a fait en 2012 quelque 200 morts dans l’ouest de ce pays, essentiellement des musulmans, et 140.000 déplacés. Cela a accéléré le départ par la mer des Rohingyas.

La Birmanie et le Bangladesh se sont engagés, au cours d’une réunion régionale vendredi à Bangkok, à s’attaquer aux « racines » de l’exode de nombre de leurs habitants, mais la Birmanie refuse d’être montrée du doigt pour le sort de sa minorité rohingya, apatride, sans accès aux écoles, au travail et aux hôpitaux.

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