GDF Suez, associé à Neoen Marine et au portugais EDP Renouvelables, avec des éoliennes de 8 mégawatts fournies par Areva, a remporté les projets de construction de deux parcs éoliens d’une capacité totale de 1.000 mégawatts (MW), l’un au large du Tréport (Seine-Maritime), l’autre au large des îles d’Yeu et Noirmoutier (Vendée).
Ségolène Royal, qui n’a pas souhaité préciser le coût supporté au final par le consommateur pour la production de cette électricité, a estimé que cette décision va permettre de créer « une véritable force de frappe française » dans l’éolien offshore.
Le consortium mené par GDF Suez était en concurrence avec un consortium mené par EDF, associé à l’allemand WPD Offshore et qui devait s’équiper d’éoliennes Alstom de 6 mégawatts.
Avec cette décision, le gouvernement s’est donc rangé à la recommandation de la Commission de régulation de l’énergie, qui avait, selon des informations de presse, mis en tête le projet du consortium mené par GDF Suez sur les deux parcs.
Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, s’est dit « très fier » de remporter cet appel d’offres, précisant que ces deux parcs éoliens permettront d’alimenter 1,6 million de personnes à l’horizon 2027.
Il a ajouté que les projets impliqueront la création de 1.000 emplois pendant 20 ans dans les ports concernés pour l’entretien et la maintenance des éoliennes.
Les deux parcs en jeu doivent être mis en service à l’horizon 2023 et compteront de 62 à 100 éoliennes chacun. Celui du Tréport aura une superficie de 110 m³ et une capacité de 480,5 MW.
Lors du premier appel d’offres, EDF avait remporté trois (Courseulles dans le Calvados, Fécamp en Seine-Maritime et Saint-Nazaire en Loire-Atlantique) des quatre parcs de 500 MW attribués. Le dernier, celui de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), était revenu à l’espagnol Iberdrola. Ces parcs devraient voir le jour entre 2016 et 2020.
– Retard français en Europe –
Ségolène Royal a estimé que l’ensemble de ces projets devait « permettre à la France de remplir ses objectifs en termes d’engagement sur le climat ».
La France vise officiellement 6.000 MW d’éolien offshore d’ici à 2020, soit l’équivalent de quatre gros réacteurs nucléaires. Les six projets attribués ou en cours d’attribution ne représentent en effet que 3.000 MW au total.
Mais le pays est en retard par rapport à ses voisins européens en matière d’éolien offshore.
Onze pays voisins de la France se sont déjà lancés. 2.080 turbines sont déjà installées en Europe dans 69 parcs offshore, selon le rapport d’activité 2013 de l’Agence européenne des énergies éoliennes. La Grande Bretagne exploite à elle seule plus de la moitié des turbines installées au large du continent (1.082 pour 3.681 MW), devant le Danemark (513 pour 1.271 MW) et la Belgique (135 pour 571 MW).
Par ailleurs, la ministre a confirmé la prochaine identification de nouvelles zones d’installation de parcs éoliens pour le lancement d’un troisième appel d’offres « d’ici cet été ».
Elle a également confirmé le lancement, également d’ici à l’été, d’un appel d’offres pour des installations photovoltaïques de grande capacité, supérieure à 250 MW.