Epandage aérien: bilan des dérogations d’ici la fin 2012, selon Lurel

“La doctrine du gouvernement est d’affirmer le principe ferme d’interdiction de l’épandange aérien de produits phytosanitaires”, a affirmé en préambule M. Lurel. “Un bilan des dérogations à l’interdiction sera établi d’ici la fin de l’année et l’arrêté du 31 mars 2011 – pris avant nous – encadrant les conditions de dérogation sera révisé en conséquence”, a-t-il ajouté.

La question de l’épandage aérien de fongicide sur les bananeraies des Antilles avait été évoquée par des membres de la commission, lors d’une table ronde sur “la politique de développement durable en outre-mer”.

Deux arrêtés préfectoraux permettant l’épandange aérien pour lutter contre la cercosporiose noire, un champignon qui peut tuer les bananiers, ont été suspendus par les tribunaux administratifs de Basse-Terre (Guadeloupe) et Fort-de-France (Martinique) début octobre.

Le ministère de l’Agriculture, après un arbitrage interministériel, a fait appel de ces deux décisions, qui visaient surtout l’utilisation d’un certain adjuvant (banole). Un nouvel arrêté préfectoral a déjà été pris mardi en Guadeloupe, autorisant la reprise de l’épandage mais sans banole.

“Dès que nous pourrons sortir de l’épandage aérien, nous le ferons”, a assuré M. Lurel. “On entend le principe de précaution. Le principe est aussi de préserver l’emploi de personnes vivant de cette activités”, assume le ministre.

“Compte tenu des enjeux et de ce qui s’est passé à Saint-Lucie où en 9 mois la banane d’exportation a disparu (en raison de la cercosporiose), peut-on assumer, en période d’explosion de chômage, ce risque-là?” a demandé l’ancien président du conseil régional de Guadeloupe.

La banane représente 10.000 emplois dont 6.000 directs aux Antilles. Le secteur compte environ 600 exploitations, dont les deux tiers en Martinique.

“Je n’oublie pas le précédent du chlordécone (pesticide toxique utilisé aux Antilles dans les plantations de bananes de 1972 à 1993, NDLR) je ne me sens pas l’âme d’un empoisonneur. Si nous avions la moindre étude prouvant la moindre toxicité, nous aurions interdit en assumant les conséquences économiques et sociales”, a-t-il affirmé.

Il a également rappelé que l’épandage aérien concernait aussi “100.000 hectares de maïs et de vignes en Hexagone, et le riz en Guyane”.

OCÉAN D'HISTOIRES

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