Les habitants ont reçu jeudi une lettre de la mairie, consultée par l’AFP, les invitant à se « préparer d’ores et déjà à quitter l’immeuble », soulignant qu' »un arrêté d’évacuation assorti d’une interdiction d’habiter sera notifié sans délai ».
L’immeuble dit « Le Signal », datant des années 1960, est un marqueur connu de l’érosion côtière en Aquitaine. Distant d’environ 200 m du rivage il y a 45 ans, il n’est plus qu’à 20 mètres d’une petite falaise sableuse, et menacé à terme de basculer après les grandes marées et houles de janvier qui ont rongé la dune de 4 à 5 mètres.
Vincent Duprat, du Conseil syndical de co-propriétaires, a indiqué qu’une grande partie des copropriétaires, utilisant leur appartement en week-end ou l’été, « ont déjà déménagé ou sont en train de le faire. Une demi-douzaine de résidents à l’année ont été relogés, à titre privé ou via la mairie ».
Une fois l’arrêté d’évacuation notifié, les copropriétaires ne pourront accéder à l’immeuble que moyennant autorisation, pour finaliser le déménagement, a-t-il précisé à l’AFP. Avec l’inconnue de l’impact sur l’immeuble des grandes marées prévues du 30 janvier au 1er février.
En parallèle, des élus aquitains, en premier lieu le président PS de la région, Alain Rousset, ont jeudi interpellé l’État, lançant un appel à la « solidarité nationale » pour les communes du littoral impactées et obligées de ré-ensabler leurs plages en vue de l’été.
« Il faut la mise en oeuvre de la solidarité nationale, ça suppose une adaptation des différents textes des indemnisations du fonds Barnier », a déclaré M. Rousset en référence au Fonds de préventions des risques naturels majeurs (FPRNM).
Les élus réclament une adaptation de la loi littoral pour faciliter « les relocalisations d’activités et d’équipement » liées à l’érosion. Ils demandent aussi le « classement de l’érosion marine sur les côtes sableuses comme risque naturel majeur, permettant ainsi de mobiliser de manière préventive le fonds Barnier ».
« L’état ne peut pas avoir une attitude d’indemnisation à 100% en Normandie et à 50% en Aquitaine », a déclaré M. Rousset, en référence à une proposition récente du préfet de Gironde de faire jouer le fonds Barnier à hauteur de 50% du prix dans le cas de l’immeuble de Soulac.