Fukushima: l’OMC tranche en faveur du Japon dans son conflit avec Séoul

Si certaines mesures prises par la Corée du Sud ont été justifiées par le passé, les principales dispositions qui continuent de s’appliquer « ne sont pas compatibles » avec les règles de l’OMC, a estimé le tribunal d’experts formé pour régler le conflit, dans un rapport publié jeudi.

Il demande donc à la Corée du Sud de « mettre ses mesures en conformité avec ses obligations » en tant que membre de l’organisation internationale.

Outre le renforcement des contrôles de la radioactivité des produits alimentaires venus du Japon, Séoul avait interdit l’importation de produits de la mer venus de plusieurs préfectures japonaises après la catastrophe de Fukushima en mars 2011. Cette mesure de limitation des échanges commerciaux est « plus restrictive que nécessaire », a jugé l’OMC.

« Le Japon salue les conclusions du tribunal d’experts, qui reflètent notre position », a réagi vendredi le porte-parole du gouvernement Yoshihide Suga.

« Nous demandons à la Corée du Sud de rectifier avec sincérité et rapidement ses mesures de restriction des importations qui violent les règles de l’OMC », a-t-il ajouté.

Séoul a aussitôt annoncé sa décision de faire appel « afin de protéger la santé et la sécurité des gens », selon un communiqué du ministère du Commerce.

« L’interdiction d’importation va rester en vigueur, et le gouvernement va faire tous ses efforts possibles pour s’assurer que de la nourriture contaminée ne parviennent pas dans les assiettes », a-t-il insisté.

Le Japon, par la voix de M. Suga, a jugé cet appel « extrêmement regrettable, alors que le rapport de l’OMC a été rendu après un processus de deux ans et demi ».

Le gouvernement nippon avait demandé à l’OMC de trancher en août 2015 après l’échec de discussions bilatérales pour résoudre son différend avec son rival asiatique.

Il estimait que les mesures prises par Séoul, par crainte que la nourriture ne soit contaminée par les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima, n’avaient pas de fondement scientifique et étaient contraires aux règles du commerce international.

Après l’accident nucléaire provoqué par un violent séisme suivi d’un tsunami, de nombreux pays avaient appliqué des restrictions vis-à-vis des importations japonaises de produits alimentaires, mais la plupart les ont depuis levées ou réduites.

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