La zone maritime a été « immédiatement et jusqu’à nouvel ordre » fermée « en réponse à la poursuite de l’envoi de ballons incendiaires et au tir de roquettes depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien », a indiqué dans un communiqué le Cogat, organe israélien relevant du ministère de la Défense qui est chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens.
Israël impose un strict blocus terrestre, maritime et aérien à l’enclave palestinienne de deux millions d’habitants contrôlée par le mouvement islamiste Hamas depuis plus d’une décennie.
« Tous nos moyens de subsistance viennent de la mer et aujourd’hui la mer est complètement fermée », a déploré le pêcheur gazaoui Muhammad Al-Assi.
L’Etat hébreu avait déjà réduit mercredi –de quinze à huit milles nautiques– la zone de pêche autorisée à Gaza en réaction à l’envoi de ces ballons dont certains sont à l’origine de départs d’incendies dans le sud d’Israël, 19 pour la seule journée de samedi, selon les services des pompiers et de secours israéliens.
Les limites au-delà desquelles la marine israélienne arraisonne les bateaux palestiniens varient en fonction des tensions.
« Nous n’avons rien fait, nous n’intervenons pas dans la politique, nous sommes des pêcheurs et nous mangeons lorsque nous pouvons sortir en mer », a relevé Yasser Salah, un autre pêcheur.
– « Pas logique » –
Au cours de la dernière semaine, l’armée israélienne a mené plusieurs frappes nocturnes contre des positions du mouvement islamiste en réponse à ces lancers de ballons incendiaires.
« Des avions de combat ont ciblé des positions du Hamas dans la bande de Gaza » incluant « des infrastructures souterraines du Hamas » après des tirs de ballons incendiaires, a annoncé l’armée israélienne samedi dans un communiqué, avant d’annoncer dans la nuit une deuxième série de frappes sur Gaza en représailles cette fois à des tirs de roquettes depuis ce territoire palestinien.
« En lançant des roquettes et des ballons, les chefs du Hamas sapent les intérêts des habitants de Gaza et portent atteinte à leur capacité à vivre dans la dignité et la sécurité », a déclaré dimanche le ministre de la Défense Benny Gantz.
Une roquette a fait un blessé léger en tombant près d’une maison dans le secteur de la ville de Sdérot, limitrophe de la bande de Gaza, a affirmé la police dans un communiqué.
Deux autres roquettes ont été interceptées par le système de défense antimissiles israélien « Dôme de fer », a précisé l’armée israélienne.
« L’armée israélienne répondra avec force à toute violation de sa souveraineté jusqu’à ce que le calme complet soit rétabli dans le sud. Si Sdérot n’est pas tranquille, Gaza ne le sera pas non plus », a ajouté M. Gantz.
« Ce n’est pas logique que des terroristes se promènent librement dans la bande de Gaza et tirent sur nous quand bon leur semble », a indiqué dans un communiqué Alon Davidi, maire de Sdérot, appelant à prendre des mesures pour mettre fin aux tirs.
Malgré une trêve favorisée par l’Onu, l’Egypte et le Qatar en 2019, le Hamas et Israël –qui se sont déjà livré trois guerres (2008, 2012, 2014)– s’affrontent sporadiquement avec des tirs de roquettes ou des lancers de ballons incendiaires depuis Gaza et des frappes de l’armée israélienne.