« Après presque quatre années de douleur, d’attente et d’épreuves difficiles, mon mari (…) est à nouveau un homme libre, en vertu de la grâce présidentielle », a déclaré Ana Garcia de Hernandez sur les réseaux sociaux.
Le site web du Bureau des prisons des Etats-Unis a indiqué qu’un homme correspondant au nom et à l’âge de M. Hernandez avait été libéré d’une prison en Virginie-Occidentale lundi.
« C’était une horrible chasse aux sorcières orchestrée par Biden. Beaucoup de gens au Honduras m’ont demandé de le faire. Et je l’ai fait », s’est justifié Donald Trump lors d’un échange avec la presse, citant son prédécesseur démocrate à la Maison Blanche qu’il ne manque jamais de pourfendre.
« S’il y a des trafiquants de drogue dans votre pays (…), on n’envoie pas forcément le président en prison pour 45 ans », a insisté le chef d’Etat américain, qui affiche régulièrement la lutte contre le narcotrafic comme son leitmotiv dans ses relations avec l’Amérique latine.
Le Honduras est l’un des pays les plus violents de la région, du fait principalement des gangs qui contrôlent le trafic de drogue et le crime organisé.
Juan Orlando Hernandez, qui fut son chef d’Etat de 2014 à 2022, purgeait une peine de 45 ans sur le sol américain pour trafic de drogue, après avoir été jugé coupable d’avoir aidé à expédier des centaines de tonnes de cocaïne aux Etats-Unis.
Sa libération intervient alors que le pays retient son souffle pour savoir qui a gagné la présidentielle de dimanche, parmi les deux candidats de droite en tête des dépouillements.
D’un côté, le parti national (PN) de l’homme d’affaires Nasry Asfura, 67 ans – et de M. Hernandez – qui a les faveurs de Donald Trump. De l’autre, le Parti libéral du présentateur de télévision Salvador Nasralla, 72 ans.
Le président américain juge que l’Amérique latine fait partie de la sphère d’influence américaine et a adopté une posture interventionniste dans la région, invoquant notamment la lutte contre le narcotrafic contre les pays dirigés par la gauche, à commencer par le Venezuela.
Il n’hésite pas à conditionner l’aide américaine à la bonne volonté des gouvernements, à ses affinités avec leurs dirigeants voire aux résultats des consultations électorales.
Mais il exerce aussi une forte pression militaire.
Les Etats-Unis ont déployé leur plus grand porte-avions ainsi qu’une flottille de navires de guerre et d’avions de chasse dans les Caraïbes, dans le cadre d’opérations antidrogue visant particulièrement le Venezuela, ennemi de Washington.




