C’est l’épilogue de plusieurs années d’un conflit qui se déroulait aux portes de Saint-Laurent-du-Maroni, la deuxième ville de Guyane en termes de population.
Les dirigeants de la centrale ont signé avec les représentants du village de 200 habitants un protocole d’accord créant d’un fonds de dotation, a constaté un correspondant de l’AFP.
« L’impact psychologique sera toujours là », a confié le yopoto (chef, ndlr) du village, à l’issue de la signature, « ce n’était pas évident d’en arriver à ce stade ».
Lui-même avait été placé en garde à vue en octobre 2022 alors que l’opposition contre la centrale faisait rage. En mars 2024, il avait interpellé l’ONU pour demander l’arrêt des travaux.
« Rien n’a été oublié: les mots, l’attitude, les violences… Aujourd’hui, c’est ancré dans le village », souligne Aulaguea Thérèse, président de la Fédération des Organisations Autochtones de Guyane.
Les habitants du village dénonçaient la proximité de la centrale, située à deux kilomètres de leurs habitations, et l’empiètement sur leurs zones de chasse traditionnelle.
Plusieurs manifestations contre le projet avaient eu lieu depuis son lancement en 2018, certaines donnant lieu à l’intervention des forces de l’ordre et à des arrestations.
« On tourne la page et on regarde vers l’avenir », a commenté Henry Hausermann, le directeur de la CEOG, lors de la signature.
Pour arriver à cet apaisement, des gestes ont été concédés des deux côtés, notamment le retrait des dépôts de plaintes et la création d’un fonds de dotation à destination du village.
« Il sera abondé chaque année durant les 25 ans de vie de la CEOG », a précisé M. Hausermann, sans révéler les montants. Avec ce fonds, « il va s’agir de parler de développement et d’autonomisation du village », a ajouté l’avocat Me Jérôme Bouquet-Elkaïm, qui représente les intérêts de la communauté villageoise.
Lors de sa mise en service, prévue pour 2026, la CEOG alimentera l’équivalent de 10.000 foyers.