« Les peines du code pénal » – un an de prison et 15.000 euros d’amende à l’époque des faits, deux ans et 30.000 euros pour les mêmes faits commis aujourd’hui, ndlr – « ne semble pas rendre justice à ce qui s’est passé » a estimé le procureur adjoint Emmanuel Merlin, qui a toutefois souhaité « un éventuel sursis » pour la peine de prison.
Pointant « la quasi-unanimité de l’ensemble des témoignages à charge, une telle unanimité qu’elle est un faisceau déjà écrasant, qui est en lui-même une preuve » à l’encontre du prévenu, il a rappelé « l’état de délabrement psychologique » du navire et l' »épuisement » de la victime, Sébastien Wanke.
Pour lui, la notation que la victime avait reçu quelques jours avant sa mort, une note correcte mais assortie d’une appréciation catastrophique, a été le « déclencheur final » du passage à l’acte.
Le second maître Sébastien Wanke a été retrouvé le 15 juin 2010 pendu à bord de la frégate légère furtive La Fayette, qui se trouvait alors au large de la Sicile.
Lors de l’instruction, de très nombreux témoins ont pointé l' »ambiance délétère » qui régnait à bord, de ce qui a été décrit comme le « bateau de l’enfer » dirigé par un commandant « se prenant pour Dieu à bord » dont « le niveau d’exigence était excessif, voire abusif au point de revêtir un véritable aspect vexatoire », selon le juge d’instruction.
Sébastien Wanke, en charge du carré commandant, faisait quant à lui face à une « charge de travail écrasante » et était « aux premières loges pour subir les brimades du commandant », a assuré l’avocat de sa famille, partie civile, Me Jean-Jacques Rinck.