Le drame est survenu mercredi dernier près des îles Kinmen. Situées à quelques kilomètres seulement de la ville de Xiamen dans la province du Fujian (est de la Chine), elles sont toutefois sous contrôle des autorités taïwanaises.
Un bateau de pêche chinois, avec à son bord quatre personnes, a été pris en chasse par les garde-côtes taïwanais car il avait selon eux pénétré dans des eaux du territoire insulaire qui leur étaient interdites.
L’ensemble des pêcheurs est ensuite tombé à l’eau et deux d’entre eux ont péri. Les survivants ont été interpellés, amenés à Kinmen mais ont pu regagner la Chine continentale ce mercredi.
« Pour diverses raisons, les autorités taïwanaises cherchent à se soustraire à leurs responsabilités et à dissimuler la vérité sur l’incident », a accusé Zhu Fenglian, une porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises.
« Nous demandons solennellement aux parties concernées à Taïwan de faire part de la réalité des faits au plus vite », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Les autorités taïwanaises ont assuré que leurs garde-côtes n’avaient rien fait de répréhensible.
Mais un des deux rescapés a assuré à un média d’Etat chinois que le bateau de pêche avait chaviré après avoir été percuté par le navire taïwanais.
« Nous condamnons fermement la brutalité de la partie taïwanaise envers les pêcheurs du continent. Nous condamnons fermement la malveillance de la partie taïwanaise », a déclaré Zhu Fenglian.
« Nous exprimons également notre vive indignation face aux paroles et aux actes empreints d’inhumanité et d’indifférence de la part de la partie taïwanaise depuis l’incident », a-t-elle encore dit.
L’incident risque d’envenimer des relations déjà exécrables entre Pékin et Taipei.
La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Les relations Pékin-Taipei sont tendues depuis 2016 et l’élection de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, du Parti démocrate progressiste (DPP), favorable à l’indépendance et notamment à des liens culturels plus distendus avec la Chine continentale.
L’élection en janvier 2024 de son successeur Lai Ching-te, du même parti, a davantage tendu les relations bilatérales.