Italie : au moins dix morts après le naufrage d’un bateau transportant des migrants

Ces derniers sont parvenus à au total sauver quelque 121 personnes, selon un communiqué.

Parmi ces rescapés figurent plus de trente enfants et une cinquantaine de femmes. L’une d’entre elles, enceinte, a dû être transportée d’urgence à l’hôpital.

C’est un remorqueur affecté aux plate-formes pétrolières libyennes qui a donné l’alerte. Un bateau des garde-côtes italiens transportant déjà 318 migrants repêchés plus tôt est arrivé sur place. Avec l’aide de l’équipage du remorqueur, les garde-côtes sont parvenus à sauver quelque 121 personnes, et ont patrouillé dans la zone, en vain, dans l’espoir de retrouver d’autres survivants.

C’est au moment où les sauveteurs se sont approchés que le drame est intervenu, a raconté Filippo Marini, porte-parole des garde-côtes italiens, interrogé sur la chaîne de télévision SkyTG24. “Les migrants, comme ils le font malheureusement souvent, se sont tous précipités sur un côté du bateau qui a alors chaviré”, a-t-il précisé, ajoutant que beaucoup d’entre eux, “qui n’ont jamais vu la mer”, ne savaient pas nager.

En moins de 24 heures, sept opérations de secours ont été effectuées par les garde-côtes italiens qui ont sauvé au total quelque 941 migrants dans le canal de Sicile séparant cette île italienne des côtes d’Afrique du Nord.

Sur ces 941 migrants, 313, dont 51 femmes et 27 mineurs, ont débarqué dans l’après-midi en Sicile, à Porto Empedocle. Il s’agit essentiellement de personnes originaires de Syrie, du Mali, du Nigeria et de Gambie, selon les gardes-côtes.

En janvier et février, quelque 7.882 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, selon les chiffres officiels du ministère italien de l’Intérieur, soit une hausse de plus de 43% par rapport aux deux premiers mois de l’an dernier, déjà une année de forte hausse de ce nombre.

En 2014, plus de 165.000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes.

La situation de plus en plus chaotique en Libye provoque une augmentation des départs de clandestins, hommes, femmes, enfants, mineurs non accompagnés, souvent arrivés en Libye d’Erythrée et d’Afrique sub-saharienne, dans l’espoir de trouver paix et sécurité en Europe.

Cette situation inquiète au plus haut point l’Italie, dont le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano, qui dit redouter un “afflux massif” de candidats à l’immigration sur ses côtes.

“On s’attend à énormément d’arrivées”, a récemment averti Flavio di Giacomo, porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

“La situation en Libye est extrêmement dangereuse pour les migrants, en particulier ceux de l’Afrique subsaharienne. Ils ne peuvent même pas marcher dans la rue sans risquer de se faire tabasser, voire de se faire tuer sans aucune raison”, a expliqué le porte-parole de l’OIM. Dans ces conditions, “ils n’ont pas d’autre choix que de s’embarquer et de venir en Europe”, ajoute ce responsable.

La Commission européenne a annoncé le 19 février sa décision de prolonger Triton, l’opération européenne de surveillance en Méditerranée, jusqu’à la fin de l’année 2015 et l’allocation de 13,7 millions d’euros à l’Italie pour l’aider a gérer les milliers de migrants et demandeurs d’asile ayant débarqué sur son sol.

A la fin du mois de février, plus de 67.000 migrants se trouvaient dans des centres d’accueil pour réfugiés en Italie.

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