C’est sur le site de l’Observatoire, fondé en 1881 et d’abord appelé Laboratoire Arago, que ce cliché a été pris.
Aujourd’hui affiliée à l’Université Pierre et Marie Curie et du CNRS, la station abrite quatre laboratoires de biologie marine. Elle est située dans une réserve de très grande biodiversité méditerranéenne près de la frontière espagnole.
Cette toute première photo montre « un herbier de posidonies, des plantes qui poussent dans l’eau, offrant toute la biodiversité de la Méditerranée », explique le directeur de l’Observatoire, Vincent Laudet.
« Louis Boutan, qui était initialement zoologiste, a pris des photos lui-même, explique à l’AFP M. Laudet. Son coup de génie a été d’avoir tout organisé sur place pour réussir à mettre au point ces clichés », citant tout le matériel nécessaire à leur prise et développement.
L’autre coup de génie, selon ce scientifique, a été de « construire le 1er flash sous-marin étanche » pour pouvoir montrer le fonds des mers.
Six ou sept de ses photos sont visibles dans le cadre d’une exposition. On y suit aussi l’histoire des « scaphandriers pieds lourds » arpentant le fond des mers.
Pour les visiteurs – quelque 700 samedi et dimanche jusqu’à la mi-journée, selon M. Laudet -, c’est aussi l’occasion de plonger, comme dans le « 20.000 Lieux sous les Mers »,¨de Jules Verne, paru autour de 1870.
Pour ces journées du patrimoine, l’observatoire a fait appel à Jacques Abdoun, scaphandrier pieds lourds, pour plonger dans la baie avec un matériel ultra sophistiqué.
Il a refait deux des clichés de Bouton: l’un montrant un scaphandrier et l’autre du scaphandrier arborant un écriteau.
Les organisateurs ont réussi samedi une première – au moins en France : du direct avec une vidéo-conférence de la prise de photos sous-marines. Elle était visible en même temps dans les deux amphithéâtres de la station et de l’UFR de Biologie de l’Université de Lille où Louis Boutan avait été maître de conférence.
Une seconde opération de ce type était prévue dimanche après-midi.
L’exposition, enrichie d’autres clichés d’époque notamment, devrait partir en principe l’an prochain à Paris à l’Université de Jussieu.
Le Laboratoire Arago accueille chaque année une centaine de chercheurs du monde entier et plus de 1000 étudiants.