Le sort de de ce bâtiment du XVIIIe siècle, que l’État-major de la Marine nationale doit quitter au plus tard au 1er janvier prochain, est l’objet de vives polémiques depuis cinq ans.
La présidence de la République a indiqué vendredi dans un communiqué que « le projet d’avenir » du monument allait « être enrichi pour offrir à la France et sa capitale un lieu phare de valorisation de nos patrimoines ».
« Au premier étage, se trouvera un espace muséal de 4.000 mètres carrés. Les appartements et salons historiques de l’Hôtel de la Marine seront ouverts, pour la première fois, au public », a confirmé l’Élysée, reprenant sur ce point les annonces faites en juillet par le Centre des monuments nationaux (CMN).
L’Élysée a ajouté une nouveauté: « Le rez-de-chaussée du bâtiment sera conçu pour faire découvrir aux touristes étrangers et à nos compatriotes le patrimoine gastronomique français, classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. »
« L’Hôtel de la Marine reflètera ainsi l’excellence française dans toute sa richesse et contribuera à renforcer l’attractivité de notre pays. »
Mais l’Association des amis de l’Hôtel de la Marine s’est insurgée samedi dans un communiqué contre cette décision qui « n’est en réalité qu’une vieille recette concoctée par un certain architecte et un restaurateur monégasque ». Il s’agit de Jean-Michel Wilmotte et d’Alain Ducasse, a indiqué à l’AFP le secrétaire général de l’Association, Henri Josseran.
« Ce duo avait déjà tenté de servir, il y a trois ans » ce projet « rejeté alors, tant l’idée d’un +palais de Dame Tartine+ dans des lieux qui ont vu naître la République et où a été signée l’Abolition de l’esclavage apparaît déplacée ».
« L’intérêt public ne doit pas être confondu avec des intérêts privés, y compris personnels, quels qu’ils soient », a conclu l’association, qui « va faire appel à l’opinion publique, comme elle l’a déjà fait en 2010 et 2011 avec succès ».
L’Élysée a également annoncé qu’au côté du CMN, qui « assurera le développement de ce projet et l’exploitation du bâtiment », Martin Ajdari, ancien directeur de cabinet des ministres de la Culture Aurélie Filippetti puis Fleur Pellerin, « sera chargé d’une mission de coordination ayant pour objectif de faire aboutir ce projet ambitieux ».