En Martinique, la question d’un drapeau régional fait débat depuis longtemps. D’un côté, le « 4 serpents » que l’on peut voir sur le mur d’un quai de la station Nation, dans le métro parisien. Un étendard hérité de la marine marchande, notamment utilisé par les navires qui se livraient à la traite négrière transatlantique, et lourdement critiqué en Martinique pour cette référence au passé esclavagiste.
De l’autre, le rouge, vert, noir de ceux qui revendiquent la filiation africaine du peuple martiniquais et des défenseurs locaux de l’environnement. Un drapeau qui aurait pu s’imposer sur l’île mais la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), présidée par Alfred Marie-Jeanne, demande une « création unique », « originale », dont « aucune partie ne fait partie d’une oeuvre préexistante ».
Selon le règlement intérieur, présenté vendredi dernier, les propositions peuvent être déposées jusqu’au 3 janvier. Un comité de sélection choisira les trois meilleurs hymnes et drapeaux. La population devrait ensuite donner son avis mais c’est Alfred Marie Jeanne, fondateur du Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM), qui aura le dernier mot.
Ce drapeau et cet hymne seront les emblèmes martiniquais lors de compétitions sportives internationales comme par exemple lorsque la sélection de football de Martinique participe à la Concacaf, une compétition de foot pour la zone Amérique du nord et centrale et les Caraïbes. Ils serviront aussi lors de rencontres culturelles et d’échanges de coopération régionale.
Dans un spot de soutien, la CTM a fait intervenir plusieurs personnalités, comme le coureur cycliste Hervé Arcade ou Miss Martinique 2017. Au sein de la population, les avis sont mitigés. Si certains estiment qu’à l’instar de la Bretagne ou la Corse, la Martinique doit se doter de drapeaux qui reflètent son identité propre, d’autres considèrent qu’il n’y a qu’un drapeau et qu’un hymne, ceux de la France.
D’autres encore jugent que l’organisation pose problème. « Va-t-on laisser la CTM gérer l’adoption d’un drapeau et d’un hymne martiniquais comme s’il s’agissait d’un vulgaire logo? », « Donc là en gros l’identité martiniquaise est à dessiner et à créer ? Non », peut-on lire sur les réseaux sociaux.
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