Cette mission qualifiée de « risquée » sera lancée par les ministres des Affaires étrangères de l’UE réunis à Bruxelles, a précisé un responsable de l’UE, sous couvert d’anonymat. Elle est prévue pour durer un an, éventuellement renouvelable, selon un diplomate.
Cela ne signifie pas qu’elle sera immédiatement opérationnelle: il appartiendra à son commandement de déterminer quand elle disposera de ressources suffisantes pour être totalement opérationnelle, ce qui devrait prendre « quelques semaines », estime un autre diplomate européen.
Plusieurs pays ont fait part de leur intention de participer à cette mission baptisée « Aspides » (« bouclier » en grec ancien), dont la Belgique, l’Italie, l’Allemagne ou la France. L’Espagne a indiqué qu’elle n’y participerait pas.
La frégate allemande « Hessen » est partie le 8 février en direction de la mer Rouge, avec un équipage de quelque 240 personnes. Elle sera en état d’alerte permanent et pourra répondre à d’éventuelles attaques avec des missiles, drones et « bateaux kamikazes » télécommandés.
La Belgique a, elle, annoncé son intention d’envoyer sa frégate « Marie-Louise ». La France s’est dite prête à mettre l’une de ses frégates déjà présente en Mer Rouge à disposition de la mission Aspides.
Les Vingt-Sept se sont mis d’accord dès janvier sur le principe d’une mission de surveillance et patrouille maritime en Mer Rouge, à condition toutefois que son mandat soit purement défensif.
Le Grèce en assurera le commandement général et l’Italie le commandement opérationnel en mer, a ajouté un diplomate européen.
Elle pourra faire feu pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même, mais ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen, selon des diplomates. Il est « important de ne pas contribuer à l’escalade dans la région », a insisté l’un d’eux.
Depuis mi-novembre, les rebelles houthis soutenus par Téhéran multiplient les attaques contre les navires qu’ils estiment liés à Israël. Les insurgés affirment agir en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza, où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas après l’attaque sans précédent de ce dernier le 7 octobre sur le sol israélien.
Leurs attaques ont contraint de nombreux armateurs à contourner la mer Rouge et le golfe d’Aden, où transitent 12% du commerce mondial.
Premier allié d’Israël, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale afin de « protéger » le trafic maritime sans parvenir à faire cesser les attaques.
Depuis mi-janvier, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené plusieurs frappes contre les positions des rebelles, lesquels ont désigné aussi les navires américains et britanniques comme « cibles légitimes ».