« Les autorités russes ont récemment confirmé que les ressortissants étrangers disposant d’un permis de séjour permanent valide ou d’un visa à entrées multiples en Russie peuvent être renvoyés en car », a indiqué la police norvégienne dans un communiqué.
Le gouvernement de droite norvégien a décidé en novembre que les migrants ayant légalement vécu en Russie ou transité via ce pays devaient y être reconduits sans examen préalable de leur demande d’asile, au motif qu’il s’agit d’un endroit sûr.
Les deux pays partagent une frontière dans le Grand Nord.
La police a, depuis en toute discrétion, renvoyé ces migrants à vélo. Le recours à ce moyen de locomotion insolite –également employé par ces mêmes personnes à l’aller– s’expliquait par la réglementation russe qui interdit le passage à pied du poste-frontière séparant les deux pays.
Une telle pratique, a fortiori en hiver dans des températures glaciales, ulcérait les ONG. « C’est bien mieux de reconduire des personnes ayant un titre de séjour en Russie d’une manière digne », a réagi Jon Ole Martinsen, un responsable de NOAS, une organisation de soutien aux demandeurs d’asile.
La police n’a pu fournir le nombre de personnes expulsées de cette manière mais a indiqué qu’au total, 371 reconduites vers la Russie avaient eu lieu l’an dernier.
« Des vélos leur étaient remis à la frontière (…) Dans de nombreux cas, ils y posaient leurs bagages et poussaient le tout sur 200 ou 300 mètres » pour atteindre le côté russe de la frontière où ils étaient pris en charge, a déclaré à l’AFP Daniel Drageset, porte-parole de la police de l’immigration.
Ils « étaient habillés de manière adéquate pour les circonstances », a-t-il affirmé.
Les températures tombent fréquemment à -20°C à la saison dans la région.