La présence américaine en mer de Chine « compte » (commandant d’un porte-avions)

Le groupe aéronaval du bâtiment de 333 mètres, comprenant notamment une escadre aérienne embarquée et un croiseur lance-missiles, mène actuellement ce que ses responsables présentent comme une mission de routine dans cette région disputée.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, des prétentions contestées par d’autres riverains comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Brunei et Taïwan.

Le régime chinois n’en a pas moins engagé ces dernières années la construction d’îles artificielles à des fins civiles ou militaires dans les archipels des Paracels et des Spratleys.

En réaction, Washington a envoyé des navires de guerre croiser à proximité d’îles contrôlées par l’armée chinoise, assurant ainsi défendre la « liberté de navigation ».

L’administration Trump a été critiquée ces derniers temps pour avoir délaissé cette zone au profit du dossier nucléaire nord-coréen.

Pour répondre à ces critiques et tenter de rassurer ses alliés, la marine américaine a emmené mercredi plusieurs reporters à bord de l’USS Carl Vinson, un des plus anciens porte-avions américains en service.

« La présence américaine compte », a affirmé aux journalistes le contre-amiral John Fuller, commandant de ce groupe aéronaval. « Il est évident que nous sommes en mer de Chine méridionale. Nous sommes en opérations. »

« Les Nations du Pacifique sont des Nations maritimes », poursuit-il. « Elles aiment la stabilité. Et c’est exactement ce pour quoi nous sommes ici. C’est une présence visible et tangible. Les Etats-Unis sont à nouveau là. »

Sur le pont d’envol, des chasseurs F18 sont catapultés dans un vrombissement assourdissant, passant en deux secondes de zéro à 290 km/h.

Les Etats-Unis ont publié en janvier une nouvelle doctrine stratégique où la Chine et la Russie sont qualifiées de « menaces croissantes ». Le document du Pentagone accusait notamment la Chine d’avoir usé de « tactiques économiques prédatrices pour intimider ses voisins tout en militarisant la mer de Chine ».

La Chine ne dispose que d’un porte-avions alors que les Etats-Unis en ont 11. Mais Pékin ne fait pas mystère de sa volonté de renforcer sa puissance navale et d’affirmer ses prétentions sur la scène régionale.

Pékin avait déclaré en janvier avoir dépêché un bateau de guerre pour repousser un destroyer américain qui avait « violé » sa souveraineté en croisant près d’un îlot disputé.

« Nous suivrons ce que dit le droit international et le respecterons, même s’il y a ici des disputes », soutient le contre-amiral Fuller.

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