M. Kerry effectue la dernière étape d’une tournée au Moyen-Orient et en Asie du sud-est et doit rencontrer vendredi le président Truong Tan Sang et le ministre des Affaires étrangères Pham Binh Minh.
Il doit aussi participer à une cérémonie sur les 20 ans des relations diplomatiques et donner un discours sur l’avenir des liens entre les deux pays qui se sont affrontés militairement il y a plus de 40 ans.
« C’est une chance non seulement de revenir sur ce que nous avons accompli depuis la normalisation, mais aussi d’essayer de lancer des pistes pour l’avenir », a commenté un diplomate du département d’Etat.
Avec ses interlocuteurs, M. Kerry devrait parler de « tout: santé, éducation, changement climatique, sécurité régionale et droits de l’homme », a égrainé le responsable américain.
Les tensions en mer de Chine méridionale entre Pékin et ses voisins asiatiques, qui ont dominé les réunions de l’Asie du sud-est (Asean) à Kuala Lumpur cette semaine, seront encore au menu des entretiens américano-vietnamiens. Hanoï s’oppose farouchement à la Chine sur ces questions de souveraineté territoriale.
Les Etats-Unis et le Vietnam doivent aussi faire le point sur un traité de libre échange trans-pacifique (TPP) entre des pays riverains du Pacifique. M. Kerry a assuré cette semaine à Singapour que cet accord, priorité commerciale de l’administration américaine, était près d’être bouclé mais les tractations la semaine dernière à Hawaï ont capoté.
Lorsqu’il était sénateur, à partir des années 1980, M. Kerry a oeuvré à la normalisation des liens entre Washington et Hanoï, jusqu’à la levée de l’embargo économique en 1994 et l’établissement des relations diplomatiques l’année suivante.
Agé de 71 ans, John Kerry est marqué par son service au Vietnam (1967-1970), comme commandant d’un bateau-patrouilleur, dont il est revenu bardé de médailles, mais aussi transformé en grand sceptique de l’interventionnisme militaire à tout crin.
Il n’a que 27 ans en 1971 lorsqu’il témoigne devant une commission du Sénat pour la convaincre que les Etats-Unis n’ont rien à faire au Vietnam. Il avait conclu son allocution par une phrase devenue fameuse: « Comment pouvez-vous demander à un homme d’être le dernier à mourir au Vietnam, (…) d’être le dernier à mourir pour une erreur ? ».
Ce militantisme pacifiste non violent a lancé sa carrière politique.
Il était revenu au Vietnam, comme secrétaire d’Etat, en décembre 2013.