Ce texte porté par LFI, à l’occasion de la journée annuelle réservée à l’examen de ses textes a été adopté à 195 voix pour. La gauche et le RN ont voté pour, le camp gouvernemental s’est abstenu.
Alors que les prix sont « 30 à 40% » plus élevés en moyenne que dans l’Hexagone, que « la pauvreté, la précarité et le chômage frappent nos territoires de plein fouet », les prix des services postaux ne sont toujours pas les mêmes, « constituant une rupture manifeste du principe d’égalité » devant les services publics, a dénoncé le rapporteur Perceval Gaillard (LFI).
La ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Anne Le Hénanff, a reconnu « une préoccupation légitime » mais a souligné un coût supplémentaire estimé à 50 millions d’euros pour La Poste, dont « nous devons veiller à l’équilibre », ainsi que la fragilité juridique selon elle de la proposition.
Elle a rappelé qu’un projet de loi contre la « vie chère en Outre-mer » sera prochainement examiné.
L’examen du texte a aussi donné lieu à un bras de fer entre la gauche et l’extrême droite: le RN et ses alliés ciottistes de l’UDR ont déposé près d’une centaine d’amendements et sous-amendements, ralentissant les débats.
Sébastien Chenu (RN) a conditionné leur retrait à des excuses publiques de LFI pour « l’obstruction » dont leurs textes auraient été victimes lors de leur propre niche parlementaire en octobre.
Si la présidente du groupe LFI « Mathilde Panot présente ses excuses sur l’obstruction qu’elle a pu faire lors de notre niche, alors nous en prendrons acte et nous avancerons ensemble », a-t-il lancé.
Des députés ultramarins de gauche ont dénoncé l’attitude du RN, les accusant de les prendre pour « la variable d’ajustement d’une guéguerre », selon Jean-Philippe Nilor (LFI, Martinique).
A l’inverse, le RN a dénoncé l’attitude de LFI qui refuse systématiquement de voter leurs amendements « pour améliorer la vie des ultramarins ». Les groupes de gauche assument un « front républicain » contre l’extrême droite à l’Assemblée.
Après une suspension de séance, le RN et l’UDR ont annoncé, « dans un souci d’apaisement républicain », le retrait d’une large partie de leurs amendements, permettant ainsi un vote avant la pause.
« C’est une grande victoire aussi parce qu’on a réussi à faire plier le Rassemblement national » (RN), s’est exclamé après le vote Jean-Hugues Ratenon (LFI, La Réunion).