« La ligne est suspendue à partir de ce jour », a indiqué Christophe Santoni, directeur général de la compagnie qui assurait trois rotations hebdomadaires avec l’Espagne.
« Les discussions avec les Etats continuent en vue de trouver une solution pour la reprise du service », a-t-il cependant indiqué.
Lancée en septembre 2010, cette autoroute de la mer a reçu 34 millions d’euros d’aides publiques sur quatre ans: la France et l’Espagne ont accordé chacune 15 millions d’euros au projet et l’UE 4 millions. Son exploitation a généré un coût de 100 millions d’euros sur la même période, selon LD Lines, une filiale de Louis Dreyfus Armateurs (LDA).
L’aide européenne a été arrêtée fin juillet et les aides nationales ces derniers jours, a précisé la compagnie. « Sans ces aides, et dans le cadre actuel, la ligne est déficitaire », a assuré M. Santoni, soulignant cependant son succès commercial avec un taux de remplissage moyen de près de 75% en 2013 (18.000 camions, 38.500 véhicules et 50.000 passagers).
« Le navire coûte plus cher que la route, donc nous sommes contraints de vendre des passages maritimes qui ne sont pas calqués sur le coût réel du transport maritime mais sur le coût du transport routier », a expliqué M. Santoni.
Pour atteindre le seuil de rentabilité économique, il faudrait, selon lui, soit obtenir le maintien des subventions, soit baisser les coûts de production du transport maritime, en réduisant par exemple celui des prestations facturées aux navires dans les ports, soit augmenter le coût du transport routier.
Cette ligne maritime régulière, inscrite dans un programme européen de développement des autoroutes de la mer, avait pour objectifs de désengorger les grands axes routiers transpyrénéens et situés le long de la façade atlantique, et de réduire l’impact environnemental du transport de fret en proposant un transfert des poids lourds de la route vers la mer.