Il revient aussi sur le sommet international en octobre à Londres, au cours duquel les pays membres de cette agence onusienne ont repoussé d’un an leur décision sur l’adoption d’un plan mondial destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, une victoire diplomatique pour les Etats-Unis, catégoriquement opposés au projet.
QUESTION: Un accord sur la décarbonation du transport maritime devait être approuvé à l’occasion de ce sommet, jusqu’à ce que des responsables américains menacent de représailles pour faire reporter le vote. Est-ce une pratique habituelle à l’OMI?
REPONSE: « En 28 ans, je n’ai jamais vécu de réunion de ce genre à l’OMI. Ce n’était pas une réunion classique. Les relations géopolitiques dans le monde aujourd’hui sont différentes de ce qu’elles étaient par le passé. Nous le savons tous.
Pour moi la tâche consiste à maintenir l’élan, à conserver l’approche, et lorsque nous reprendrons les négociations à l’avenir, j’appelle tout le monde à le faire dans l’esprit habituel de compromis et de coopération qui prévaut à l’OMI. »
Q: Comment les 176 États membres de l’OMI peuvent-ils rétablir la confiance après cela?
R: « Je peux vous dire que le multilatéralisme est bien vivant à l’OMI. Et c’est ce que j’ai dit à tout le monde: ne pas juger l’Organisation, ni tirer de conclusions hâtives, à partir du résultat d’un sujet spécifique lors d’une réunion précise.
Il faut en tirer des leçons. Je suis un fervent défenseur du multilatéralisme. Nous avons eu des échanges sur la manière de gérer les aspects géopolitiques. »
Q: Le président américain Donald Trump a qualifié l’accord sur les émissions maritimes d’escroquerie, et la pression exercée par Washington a clairement influencé son report. Ce projet est-il mort?
R: « Les négociations se poursuivent et sont en cours. L’accord n’est en aucun cas conclu. Le processus continuera.
Il est important de prendre en compte les commentaires et préoccupations (des Etats-Unis), et d’engager des discussions bilatérales et multilatérales avant la prochaine session. Ils pourraient avoir des propositions à soumettre. C’est ainsi que nous avançons.
Je travaille avec tous les pays et tous les gouvernements, à tout moment. Mon rôle est d’écouter ce que chacun dit et de voir comment nous pouvons trouver des terrains d’entente pour avancer. »
Q: Le secteur reste-t-il engagé dans la décarbonation?
R: « Notre objectif – que nous avons tous adopté à l’OMI en 2023 – est de décarboner le secteur aux alentours de 2050. Et nous maintenons tous cet objectif, quelle que soit la situation actuelle. Nous faisons des progrès, et je suis convaincu que l’organisation aborde sérieusement la décarbonation d’ici 2050. »




