Le Covid-19 met fin à six ans de croissance au port de Marseille-Fos

Le trafic de marchandises a reculé de 12,7% à 69 millions de tonnes, « un chiffre extrêmement raisonnable qui nous permet de garder la position de leader français », a déclaré à l’AFP la présidente du Conseil de surveillance, Elisabeth Ayrault, qui assure l’intérim depuis le décès brutal de Jean-Marc Forneri.

Le chiffre d’affaires recule de 14% par rapport à 2019, à 145 millions d’euros. Il s’agit du premier repli de l’activité depuis 2013. La chute est toutefois moins importante que les -20% redoutés à la fin du premier semestre.

« Le chiffre d’affaires et le trafic de marchandises ont baissé moins que ce que nous avions anticipé. En revanche l’activité voyageurs ne s’est pas redressée et la croisière, qui s’est complètement arrêtée pendant le premier confinement, n’a pas repris », a commenté de son côté le directeur général, Hervé Martel.

Si l’activité conteneurs a moins souffert que le trafic marchandises général (-9% en tonnage), face à des concurrents européens (Rotterdam, Anvers etc.) féroces et beaucoup plus gros sur ce segment que Marseille-Fos, le trafic des vracs dits solides chute de 22% face à une demande d’acier en berne.

En témoigne l’arrêt pendant la moitié de l’année d’un des deux haut-fourneau du sidérurgiste ArcelorMittal à Fos-sur-Mer, premier client du port.

Sans parler de la centrale à charbon de Gardanne (près de Marseille) qui est restée au point mort et ne reprendra finalement jamais son activité, conformément aux engagements du président Emmanuel Macron de fermer les quatre dernières centrales à charbon du pays.

Mais le pire pour le port fut l’effondrement de 76% du trafic passagers avec une année noire pour les croisières, dans lesquelles Marseille a beaucoup misé.

Moins de 100.000 croisiéristes ont ainsi transité par la deuxième ville de France, contre 1,8 million en 2019. Et l’année 2021 est remplie d’incertitudes, menaçant 16.000 emplois au niveau régional, évalue le grand port maritime de Marseille.

« J’espère que le vaccin fera qu’à partir de l’été, l’activité voyageurs pourra reprendre de façon presque normale », veut croire Hervé Martel.

Malgré tout, la présidente du conseil de surveillance estime que « ce n’est pas le moment de tout arrêter » et qu' »il faut être prêt aux conditions de redémarrage ». Raison pour laquelle 51 millions ont été investis l’an dernier essentiellement dans la transition énergétique, un peu moins néanmoins que les 57 millions prévus initialement.

san/iw/dlm

ARCELORMITTAL

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