« On a pris du retard pendant pratiquement 15 ou 20 ans. Mon objectif, ce n’est pas de rattraper ce retard, ce serait vain, c’est de sauter une génération technologique » d’une génération pour se remettre « au goût du jour », a déclaré M. Lecornu lors d’un déplacement jeudi à Blois (Loir-et-Cher), où le drone Aarok de la société Turgis & Gaillard lui a été présenté.
La France « se réarme massivement, on met beaucoup d’argent, on va sûrement en mettre encore plus dans les années qui viendront. Mais il n’est pas question, sur ce segment-là, de décrocher après le retard qui a pu être pris dans le passé », a-t-il dit.
Développé sur fonds propres et assemblé dans un hangar à Blois, l’aéronef au fuselage blanc de la catégorie de drones MALE (Moyenne altitude longue portée) présenté à Blois, a réalisé avec succès ses premiers essais de roulage mi-février.
Ce projet de drone doit illustrer « un changement de méthode », selon le ministère des Armées, visant à accélérer le renforcement des besoins en armement et de la filière drones, notamment grâce « à une simplification des normes » et de nouvelles propositions attendues de la part des industriels.
Le ministre a aussi mis jeudi l’accent sur le développement « des munitions téléopérées, ou armes dites de saturations », destinées à « saturer les défenses d’un adversaire, pour créer un champ de bataille d’une autre nature ». « C’est incontestablement un de nos besoins, on en a besoin vite », a-t-il dit.
Des premières conventions de subventions sont prévues en juin lors du salon du Bourget, a précisé le ministère en amont du déplacement, indiquant que de premiers vols étaient attendus d’ici 2026 de la part des industriels. Une ambition de livraison des premiers systèmes est ensuite fixée à horizon 2027.
Dimanche, Sébastien Lecornu, avait déjà affirmé au Parisien que la France envisageait d’accroître son nombre de frégates, de Rafale et d' »accélérer sur les drones » pour améliorer ses capacités de défense dans le cadre des menaces liées au conflit ukrainien.
La loi française de programmation militaire 2024-2030 prévoit actuellement 413 milliards d’euros pour les armées, avec un budget progressant de plus de trois milliards d’euros chaque année pour répondre aux besoins croissants imposés par la multiplication des tensions internationales.
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