L’exécutif a prévu d’interdire la circulation des plus grands de ces « géants des mers » (plus de 96.000 tonnes de jauge brute) à partir du 1er novembre 2014, selon un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion à laquelle participaient les ministres et autorités locales concernées.
Pour les paquebots de taille moyenne (plus de 40.000 tonnes de jauge brute), le nombre de navires en circulation dans le Canal de la Giudecca, devra être réduit de 20% par rapport à 2012 à compter du 1er janvier 2014. Et au maximum 5 navires de ce type seront autorisés à stationner chaque jour.
A partir du 1er janvier prochain en outre, la circulation des ferries dans le Canal de la Giudecca sera interdit, ce qui réduira de 25% les passages devant la place Saint-Marc et de 50% des émissions polluantes, a assuré le gouvernement. Le projet prévoit aussi à terme de proposer l’ex-port industriel de Marghera comme site alternatif pour l’arrivée et le départ des paquebots de croisière.
Selon le Corriere della Sera, le nombre de navires passant devant Saint-Marc -qui suscite de nombreuses contestations dans cette ville fragile- sera ainsi réduit de 45% (300 en moins chaque jour).
Le maire de Venise Giorgio Orsoni, s’est félicité de ces décisions qui confirment que « les méga-croisières ne sont pas compatibles avec Venise et sa lagune ».
« Pour la première fois le gouvernement est intervenu de façon concrète », a-t-il ajouté. En revanche, il a exprimé « une forte perplexité » à l’égard du nouveau canal que le gouvernement préconise de creuser pour favoriser l’accès des bateaux de croisière à la gare maritime.
Pour Silvio Testa du Comité « No Grandi Navi », en pointe dans la lutte contre les paquebots géants dans la lagune, « il s’agit d’une première victoire, mais la bataille continue ».
« Avec les résolutions prises à Rome, nous aurons à la fois le nouveau terminal croisières à Porto Marghera et le terminal existant en gare maritime avec creusement du canal Contorta-Sant’Angelo », a-t-il souligné, annonçant que la bataille de son mouvement « se déplaçait vers le dévastateur projet de canal Contorta ».
Pour sa part, l’organisation Cruise Venice, qui défend l’importance du port et des croisières pour l’économie locale, a critiqué l’interdiction visant les méga-navires de croisière, estimant que cela « priverait la ville de 180 accostages par an ».