Les chantiers navals allemands P+S déposent le bilan, 1.800 emplois touchés

Le groupe a vainement appelé au secours ses clients et fournisseurs, et réclamait une aide publique supplémentaire après avoir obtenu en juin un crédit de 152 millions d’euros de la part de l’Etat fédéral et de la région de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, insuffisant pour se maintenir à flot.

La semaine dernière la chancelière allemande Angela Merkel, en visite sur place en sa qualité de députée de la circonscription de Stralsund, avait sonné le glas en estimant que le cadre des aides publiques était « épuisé ».

Plusieurs milliers d’emplois indirects auprès des entreprises sous-traitantes des chantiers navals sont également menacés dans cette région sinistrée de l’ex RDA, qui vit principalement de l’agriculture et du tourisme.

Le groupe P+S est né en 2010 de la fusion de deux chantiers navals au bord de la mer Baltique, fragilisés par la crise financière et économique de 2008-2009, dont ils n’avaient réchappé que grâce à des aides publiques.

En dépit d’un carnet de commandes de plus d’un milliard d’euros, P+S est de nouveau entré dans une crise de liquidités cette année, les banques étant très réticentes à investir dans le financement maritime.

Cetet activité les oblige à bloquer beaucoup de fonds propres, dont elles ont besoin par ailleurs pour remplir des exigences réglementaires durcies.

En juin la deuxième banque allemande Commerzbank a ainsi décidé de se retirer graduellement du financement maritime, et la banque régionale allemande HSH Nordbank, numéro un mondial dans la branche, a été contrainte par la Commission européenne de diviser par deux d’ici 2014 son activité dans le secteur, en échange d’aides publiques obtenues durant la crise financière.

COMMERZBANK

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