En vertu de la législation américaine, les entreprises, y compris la société publique India Ports Global Limited, disposeront d’un délai de 45 jours pour se retirer de Chabahar, sous peine de voir leurs actifs basés aux Etats-Unis gelés et leurs transactions avec les Etats-Unis interdites.
Le 16 septembre, l’administration Trump avait annoncé révoquer une exemption datant de 2018 qui permettait à l’Inde et d’autres pays d’utiliser ce port stratégique sans encourir de sanctions américaines imposées à l’Iran.
Dans un communiqué, le département d’Etat avait précisé que cela prendrait effet le 29 septembre.
A l’époque, la dispense de sanctions avait été motivée pour acheminer de l’aide humanitaire à l’Afghanistan voisin et aider ce pays à se reconstruire. Mais le département d’Etat considère désormais qu’avec le retour des talibans au pouvoir en 2021, cette exemption n’a plus sa raison d’être.
Le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal, avait alors répondu que Delhi examinait « les implications de cette révocation pour l’Inde ».
L’administration Trump accuse parallèlement l’Inde de soutenir la « machine de guerre » russe en Ukraine en achetant du pétrole russe, et a augmenté les droits de douane sur les produits indiens en guise de sanction.
Chabahar, situé dans le sud-est de l’Iran et qui donne sur la mer d’Oman, est le seul port en eau profonde d’Iran et le port iranien le plus proche de l’Inde. Delhi a investi massivement dans ce port, afin de concurrencer celui de Gwadar au Pakistan.
Le port de Chabahar revêt ainsi une importance stratégique tant pour l’Iran que pour l’Inde.
Ces sanctions américaines interviennent alors que les sanctions de l’ONU contre l’Iran ont été rétablies samedi soir, après l’échec des négociations sur son programme nucléaire avec les Occidentaux.
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, groupe de pays appelés E3, ont déclenché fin août le mécanisme du « snapback » qui permettait dans un délai de 30 jours de rétablir les sanctions levées en 2015 après l’accord sur le nucléaire iranien.
Les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, ont décidé en 2018 de s’en retirer et de rétablir leurs propres sanctions.
De retour au pouvoir en janvier, le président américain a rétabli ce qu’il qualifie de politique de « pression maximale » visant à isoler l’Iran, accusé d’activités déstabilisatrices dans le monde.