« L’industrie est très vigilante », a-t-il déclaré lors de la présentation du bilan d’activité de l’industrie aéronautique et de défense. « Il y a un trou de 3 milliards pour 2015 » dans le budget de la Loi de programmation militaire (LPM) et « il y a 2,4 milliards de reports de charge qui sont dus à l’industrie ».
« Ce qui est en jeu, c’est l’existence même de plusieurs dizaines, pour ne pas dire de plusieurs centaines de petites entreprises » du secteur, a-t-il mis en garde.
Selon le patron du Gifas, « il y a un double danger: l’exécution (de la LPM) et la possibilité de remettre en cause (des programmes) du fait de l’actualisation » de la Loi de programmation militaire.
Au titre des recettes exceptionnelles pour l’année 2015, la LPM prévoyait la vente aux enchères de fréquences très haut débit pour un montant de 2,2 milliards d’euros, mais cette vente n’est pas prévue avant décembre.
A cette somme s’ajoutent les surcoûts liés aux Opérations extérieures (Opex) et à l’opération Sentinelle de protection du territoire ainsi que l’absence d’économies de personnel prévues initialement, soit au total 3 milliards d’euros, selon le Gifas.
L’une des solutions envisagées pour contourner ces difficultés consiste en la création de sociétés de projets (SPV), qui achèteraient certains matériels militaires et les loueraient immédiatement aux armées.
Elles sont prévues dans le cadre de la loi Macron, mais les industriels s’inquiètent qu’elles ne soient pas opérationnelles à temps compte tenu du processus budgétaire.
« Nous sommes au mois d’avril, il reste très peu de temps pour non seulement avoir les ressources mais faire les paiements », a prévenu Marwan Lahoud.